La primauté de la science en matière d’interprétation dans les passages parlant de la structure, du fonctionnement et de l’origine du monde physique
« Que les chrétiens en soient conscients ou pas, la connaissance scientifique moderne joue un rôle significatif dans leur manière d’interpréter les passages bibliques à propos du monde naturel. Par exemple, ceux qui essaient d’expliquer le lever du soleil dans l’Ecriture à l’aide d’un langage « poétique » ou bien « phénoménologique » confirment ce que j’affirme de manière involontaire. C’est leur acceptation de l’astronomie moderne qui les dirige (ils projettent leurs conceptions sur le texte) pour affirmer que ces passages ont la même signification que celle que nous avons aujourd’hui lorsque nous parlons du « coucher » ou du « lever » du soleil. En fait, l’identification de la science ancienne dans la Bible requiert des connaissances scientifiques modernes. Il faut savoir que la terre tourne sur son axe tous les jours avant de reconnaître que les références aux mouvements du soleil dans le ciel sont de l’astronomie ancienne. Ainsi, une certaine connaissance de la nature est indispensable pour interpréter la Bible. Dit plus explicitement, la science a la primauté herméneutique par rapport à la Bible dans les passages parlant de la structure, du fonctionnement et de l’origine du monde physique.
Galilée défendait cette approche concernant les relations entre la Bible et la science. Il écrivait : « Dans les disputes à propos des phénomènes naturels, il ne faut pas commencer avec l’autorité des passages de l’Ecriture mais avec l’expérience sensorielle et les démonstrations nécessaires…En effet, après être devenus certains de certaines conclusions physiques, nous devrions les utiliser comme des aides appropriées pour corriger notre interprétation de la Bible. » Le célèbre astronome en a conclu que « lorsqu’on est en possession de cette information scientifique, c’est un don de Dieu. » Pour Galilée, le livre des œuvres de Dieu nous permet d’interpréter le livre de la parole de Dieu dans des passages concernant la nature.
Les « partisans de la création évolutive » affirment que la cosmologie, la géologie et la biologie de l’évolution sont aussi des « dons de Dieu ». Ces domaines de la science nous révèlent non seulement comment Dieu a créé le monde, mais ce sont aussi des « aides très appropriés » pour comprendre Genèse 1-11. Comme pour l’astronomie du temps de Galilée, les sciences de l’évolution ont la primauté sur les affirmations bibliques à propos de l’origine physique de l’univers de la vie, l’humanité comprise. Toutefois, les « partisans de la création évolutive » sont également prompts à souligner les limites de la science en matière d’interprétation biblique. Les découvertes n’ont aucun impact sur les messages de foi transmis par la Bible. Par exemple, le fait que les hommes portent l’image de Dieu et qu’ils sont des pécheurs sont des affirmations théologiques qui ne peuvent être testées par la science. Aucun instrument scientifique ne peut détecter ces réalités spirituelles. Ainsi, les sciences de l’évolution nous permettent de séparer la balle de la vision ancienne des origines contenue dans Genèse 1-11 du grain des vérités éternelles que ces chapitres transmettent. »
Denis Lamoureux : Evolutionary Creation (pp 160-161) (la mise en gras est de mon initiative)