Les rapports entre religion et laïcité se passent trop souvent sur le mode « je t’aime, moi non plus ! ». À qui la faute ? Sans doute aux uns et aux autres… Pour ne prendre que le Protestantisme belge que je connais bien – balayons devant notre porte ! – le titre de « pasteur » n’étant pas protégé en notre plat pays, n’importe quels quidams en mal de pouvoir ou d’escroquerie peuvent se proclamer tels sans la moindre formation, et manipuler les gogos assez naïfs pour se rallier à eux.
Évidemment, les célébrations de ces « pasteurs » autoproclamés font les choux gras des médias de par les spectacles tapageurs toujours au rendez-vous… Alors que cet étalage de superstitions diverses n’a plus rien à voir avec la foi protestante, sinon les quelques références à la Bible qui servent d’alibis à nombre de sectes.
D’après ce que j’en sais, la situation est plus ou moins la même dans les pays limitrophes. Or, si l’on joint à cela les quelques « dérapages » dénoncés dans les Églises « officielles », et qu’on y ajoute les méfaits de l’islamisme radical, on comprend que les esprits « laïcisants » puissent éprouver une certaine réserve, sinon un dégoût certain à l’égard des religions.
Dans cet article publié dans LE MONDE le 28 janvier dernier, François Clavairoly, président de la Fédération protestante de France, nous propose une tribune où il remet clairement les pendules à l’heure. Il le fait en rappelant que la laïcité n’est pas synonyme d’athéisme, et qu’en conséquence, on peut parfaitement être laïc et croyant… On devrait l’être même, du moins en ce qui concerne les croyants soucieux de rappeler par l’exemple aux athées militants leur devoir de neutralité laïque.
Une tribune ferme et courtoise tout à la fois que je recommande à la lecture de chacun.
Roger Lefèbvre