Nous publions aujourd’hui le témoignage d’Olivier Peel, fidèle du blog création et évolution. Si vous voulez nous raconter comment vous conciliez évolution et foi chrétienne, n’hésitez pas à me contacter!
Benoit Hébert
Le témoignage d’Olivier Peel
Je suis marié et papa de deux enfants. Je suis enseignant et responsable dans une église protestante évangélique près de la ville de Liège en Belgique.
La science est un domaine passionnant. Depuis que je suis petit, mon père m’expliquait et m’initiait à l’astronomie. Il m’expliquait les étoiles, l’objet de la nature et sur le monde. Il était très instruit. A l’époque, ma famille n’était pas très croyante et on ne se posait pas beaucoup de questions sur le sujet.
C’est à l’adolescence que je me suis mis à vouloir comprendre pourquoi nous étions ici-bas sur terre. C’est à cette même époque que je rencontrai des chrétiens protestants qui partagèrent leur foi et qui m’ont convaincu que Dieu avait de nombreuses réponses à mes questions. En effet, je voulais trouver du sens à ma vie et Dieu me procurait effectivement du sens.
Toutefois, j’étais confronté à un dilemme. On m’enseignait que la Bible ne pouvait pas se tromper et que le récit de la Création dans la Genèse était suffisant pour comprendre comment le monde fut fait. En clair, la théorie de l’évolution et les scientifiques se trompaient. J’étais d’accord avec l’idée que la Bible était infaillible et je ne voulais pas remettre en question cet aspect. Je ne comprenais pas encore la différence que l’on peut faire entre ce que la Bible dit et l’interprétation que l’on en fait.
Très vite, les doutes se multiplièrent. Je me disais qu’on avait quand même la preuve de l’existence des dinosaures, des restes de la fameuse Lucy et d’autres fossiles. Que faire? Que penser? Et surtout, qui disait vrai?
J’avais des doutes et cela me torturait l’esprit et le coeur. Il fallait que je trouve des réponses à ce dilemme. Cela m’a prit 3 ans.
Vers le début des années 1990, c’est en ouvrant l’ouvrage d’un certain Henri Blocher, « Révélation des origines », que je compris que l’on pouvait lire les textes de la Genèse, en particulier les 3 premiers, d’une manière différente que celle que l’on m’avait apprise jusque là. J’avoue que je n’avais pas tout compris du livre, tant il était difficile pour moi du point du vue du vocabulaire, mais j’avais compris l’essentiel. On peut lire les trois premiers chapitres de Genèse d’une manière littéraire plutôt que littérale. Peu de temps après, paraissait un autre livre, celui d’un scientifique cette fois, « Création-évolution, faut-il trancher? » de Jean Humbert. Cette fois, je comprenais mieux le débat. Ce dernier livre m’avait fait comprendre qu’il n’existait en réalité de conflit entre la Bible et la science mais uniquement pour ceux qui voulaient qu’il en ait un. Je connaissais également le représentant suisse de l’Association Création-Bible-Science. Ce dernier défendait et défend toujours la position d’un créationnisme sans compromis avec les théories de l’évolution. Quand je lus les articles qu’il écrivit contre Henri Blocher et Jean Humbert, la hargne qu’il mettait dans ses propos contre ses deux interlocuteurs me fit prendre conscience des erreurs de la position classique et dur du créationnisme. Cet auteur, dont je tais le nom, défendait plus une position théologique plutôt que biblique. J’ai donc pris mes distances avec la position créationniste et scientiste.
Il fallait à présent construire ma propre position. Sans lien direct avec ce sujet, j’entrepris des études de sciences religieuses et plus tard des études en sciences humaines. Ces deux formations m’ont permis de comprendre d’une manière plus profonde, les enjeux du débat science et foi. Même si ce dernier débat ne fut plus le seul intérêt pour ma foi, il resta et reste encore un sujet passionnant pour moi.
J’ai également entrepris de lire et relire ce que je pouvais comprendre sur le sujet afin de me faire ma propre opinion. Progressivement, je comprenais qu’il existait d’autres dilemmes à l’enjeu science/foi comme celui de la confrontation entre les tenants de l’athéisme scientifique et ceux de la foi. Edifiant débat qui ne remet en question, et ce, en aucune manière, ma croyance au Dieu Créateur.
Aujourd’hui, je n’ai plus aucun doute sur le fait que Dieu se soit servit de l’évolution pour accoucher du monde qui existe tel quel à nos yeux. Oui, je confesse que Dieu a créé le monde et que l’évolution a été le moyen par lequel il a forgé notre univers. En aucun cas, le chrétien ne devrait avoir peur de la théorie de l’évolution ou encore d’une quelconque théorie scientifique. On ne peut avoir peur que par méconnaissance. Un très bon ami à moi m’a dit un jour: « Mes études de philosophies m’ont renforcé dans la conviction de l’existence de Dieu et de la limite de la raison à le connaître. » Je crois qu’il en est de même sur le plan de la science. Un certain scientifique a dit un jour: « Un peu de science éloigne de Dieu, beaucoup y ramène. »
Une enquête sur la foi en Angleterre dans le milieu scientifique de haut niveau a aboutit au résultat que plus de 40% de ces scientifiques croyaient en l’existence d’un dieu. Vous me direz que cela ne représente même pas la moitié des scientifiques. Certes, mais en 100 ans le chiffre a quadruplé!
Le milieu évangélique témoigne d’un certain engouement pour l’étude des relations entre la science et la foi. Les ouvrages se multiplient et le niveau s’élève. Le site science et foi témoigne également de cet engouement et offre des articles de qualités. Les fondateurs du site font tous partie du milieu évangélique et ont tous une formation scientifique. N’est-ce pas une preuve que l’on peut croire en ce que la Bible dit tout en essayant de comprendre comment le monde a été fait? Si l’on comprend la différence de rôle entre l’Ecriture qui dit « Quoi? » et la science qui s’intéresse plutôt au « comment? », alors il n’existe plus de conflit. Il n’y a de conflits que dans la confusion des concepts et du mauvais questionnement.
Olivier Peel