Article 3 sur un total de 6 pour la série :
Suite de la série Dieu et la science animé sur la plateforme numérique Campus Protestant
Dans cette vidéo nous revenons brièvement sur les différents modes de relation entre Science et foi selon les catégories de Ian Barbour, physicien et théologien américain dont le modèle est reconnu par de nombreux spécialistes.
Voir en vidéo : Les différents modes de relation entre science et foi selon Barbour
Aller plus loin
Ce dossier Vision du monde et rapports science et foi permet d’en savoir plus sur les catégories et le livre de Barbour.
Il faut bien noter que les catégories sont une tentative pour regrouper selon certains critères les différentes manières d’envisager les rapports entre science et religion. Le choix de Barbour n’est pas pas une classification universelle. Denis Lamoureux, dans son cours en ligne détaille les catégories de Barbour, mais aussi celles du théologien catholique John Haught qui présentent quelques nuances. voir modules 67 et suivants.
D’autres auteurs[1] ont mis l’accent sur la notion de complémentarité et de convergence.
La complémentarité
La complémentarité correspond assez bien au modèle que nous adoptons chez Science & Foi qui conçoit la science et la foi comme des domaines spécifiques mais non sans lien, ils sont complémentaires. Cette catégorie n’est pas exactement celle du dialogue de Barbour, elle l’incorpore mais reprend l’indépendance et une partie de l’intégration qui concerne la théologie de la nature (non abordée dans la vidéo) et qui consiste à venir réviser certaines théologies établies grâce aux découvertes de la science moderne. En effet une théologie de la création établie à une certaine époque peut tout à fait être repensée dans le cadre des connaissances actuelles si on conçoit que notre connaissance de Dieu et de la création peuvent croitre à la fois par l’étude de la création (la nature) et celle de l’Ecriture. Il ne s’agit cependant pas de faire du concordisme c’est à dire de chercher de la science moderne directement dans la Bible.
La Convergence
La notion de convergence sous-entend que la science et la foi seraient deux chemins qui finiraient par converger pour la connaissance de Dieu. On y retrouve la célèbre pensée de Teilhard de Chardin qui tente de concilier la théologie catholique et la théorie de l’évolution dans une synthèse qui se veut productive.
D’autre part, certaines découvertes du XXe siècle n’ont pas manqué d’interroger les scientifiques. Le fait par exemple que notre monde soit adapté aussi précisément pour l’émergence de la vie est connu sous le nom de principe anthropique ou réglage fin de l’univers. Il y aurait donc ici donc de nouveaux éléments pour alimenter un sujet déjà ancien qui est celui de la théologie naturelle. Si Dieu est accessible par la raison humaine, la science parviendra peut-être à découvrir l’auteur de la création. Certains théologiens restent néanmoins prudents avec ce modèle, et préfèrent parler d’indices plutôt que de preuves de l’existence de Dieu, ils cherchent à établir une cohérence plus profonde entre théologie et découvertes de la science. D’autres auteurs en revanche, n’hésitent pas à parler de « preuves de l’existence de Dieu » à partir des découvertes de la science moderne. C’est aussi le cas du récent et très médiatique ouvrage Dieu – La science les preuves, où l’on pourra regretter des raccourcis laissant penser que la communauté scientifique aurait levé le voile sur l’existence de Dieu au prix d’une vision de la science au service d’une apologétique clairement avouée.
Notes
[1] Voir par exemple l’ouvrage collectif, Science et foi font système, Labor et Fides, Genève, 1992
6 Articles pour la série :
- Suivez la série vidéo « Dieu et la science » sur campus protestant
- Video : Le christianisme et les origines de la science. Interview de Remi Sentis
- Video : Les différents modes de relation entre science et religion
- Vidéo : L’humour comme interface entre science et foi
- Vidéo : Vos questions sur la théorie de l’évolution et la foi chrétienne
- Vidéo : sommes-nous seuls dans l’univers ? Quelles conséquences théologiques de la découverte d’une vie extraterrestre ?