Cet article fait partie des compléments du Livre Origines de Deborah et Loren Haarsma – Cliquez ici pour le sommaire –

1. Si la théorie de l’évolution est correcte, ne devrait-on pas voir des animaux vivants aujourd’hui qui sont mi-chats / mi-chiens ?

La théorie de l’évolution ne prédit pas un tel résultat. Elle dit que les chats et les chiens partagent un ancêtre commun. Elle prédit que si on observe des fossiles canins d’il y a trois millions d’années, ils devraient être plutôt similaires aux chiens modernes ; des fossiles d’il y a six millions d’années seront un peu plus différents, des fossiles d’il y a neuf millions d’années encore plus différents et ainsi de suite. Si on observe des fossiles félins d’il y a trois millions d’années, ils devraient être plutôt similaires aux chats modernes ; des fossiles d’il y a six millions d’années seront un peu plus différents, ainsi de suite.

Lorsqu’on remonte les deux lignes fossiles en arrière dans le temps, elles vont ressembler  de moins en moins aux chats et aux chiens modernes et, à un moment donné, elles vont se ressembler l’une l’autre de plus en plus. Assez loin dans le passé (environ 60 millions d’années), les deux lignes fossiles vont remonter à la même forme de vie qui était l’ancêtre commun aux chats et aux chiens. Voilà en fait ce que les scientifiques voient dans le registre fossile.

2. Le deuxième principe de la thermodynamique dit que l’entropie (le désordre) est toujours croissante. Cela ne contredit-il pas la théorie de l’évolution qui dit que l’ordre et la complexité des organismes vivants s’accroissent avec le temps ?

L’entropie est une quantité que les physiciens ont définie soigneusement pour mesurer le désordre dans un système. Le deuxième principe de la thermodynamique est une loi de la nature qui dit que l’entropie (le désordre) ne décroît jamais dans un système fermé. Un système fermé est quelque chose qui n’échange aucune énergie avec l’extérieur. Par exemple, imaginez une boîte fermée contenant de l’oxygène et de l’azote, avec l’oxygène d’un côté de la boîte et l’azote de l’autre. Même s’il n’y a aucun échange d’énergie avec l’extérieur, ces deux gaz se mélangeront avec le temps, augmentant ainsi l’entropie.

D’autre part, si un système est ouvert, il peut absorber de l’énergie depuis l’extérieur et utiliser cette énergie pour faire en fait décroître sa propre entropie et ainsi augmenter l’ordre en son sein. Par exemple, les cellules vivantes de votre corps reçoivent de l’énergie sous la forme d’éléments chimiques ; elles absorbent et utilisent cette énergie pour faire décroître le désordre chimique en elles-mêmes. De même, les organismes vivants de la terre sont capables de faire décroître leur entropie avec le temps parce qu’ils reçoivent un flux constant d’énergie en provenance du soleil qui accroît l’ordre en leur sein. La deuxième loi de la thermodynamique permet que l’entropie des systèmes biologiques décroisse avec le temps aussi longtemps qu’il existe une source d’énergie extérieure à disposition.

3. L’évolution ne prédit-elle pas que les changements dans les formes de vie devraient être graduels ? N’y a –t-il de grands vides dans le registre fossile où de nouvelles formes de vie apparaissent soudain ?

Lorsqu’un environnement écologique demeure stable pendant une longue période de temps, les espèces vivant dans cet environnement changent rarement. Elles deviennent souvent si bien adaptées à l’environnement qu’elles changent très peu, voire pas du tout, tant que l’environnement est stable. Mais si de grands changements surviennent à un environnement écologique – peut-être suite à une catastrophe naturelle, un changement de climat, une faille  géologique, l’intrusion dans le milieu de nouvelles espèces en compétition avec les anciennes, alors les plantes et les animaux peuvent évoluer plutôt rapidement.

Pour les scientifiques, « évoluer rapidement » signifie changer en quelques dizaines ou centaines de milliers d’années.  Cela est lent selon les standards humains mais rapide comparé aux échelles de temps géologiques, qui sont importantes en vue de déterminer quelles sortes de fossiles on pourra trouver. Par exemple, si un environnement resté stable pendant des dizaines de millions d’années venait à changer assez rapidement (selon les standards géologiques) pour redevenir stable pour des dizaines de millions d’années, le registre fossile dans ces roches montrerait probablement deux longues périodes avec de nombreux fossiles où les espèces n’ont pas beaucoup changé. On trouverait aussi enserrée entre ces deux longues périodes une courte période avec moins de fossiles où les espèces changeaient « rapidement ». (Ce type de scénario est quelquefois dénommé « équilibre ponctué »). Cette situation donnerait du registre fossile l’impression que de nouvelles espèces seraient survenues relativement rapidement, avec seulement quelques fossiles de transition. Lorsque les géologues trouvent ces sortes de fossiles de transition, ils peuvent chercher des preuves dans les roches elles-mêmes pour déterminer si l’environnement a changé pendant cette période ou non.

Quelquefois, des vides apparaissent dans le registre fossile parce que des processus géologiques surviennent, détruisant certains fossiles. Imaginez un site qui accumule des sédiments et des fossiles sur 40 millions d’années. Survient alors une catastrophe naturelle, ou bien l’érosion par l’eau, les couches supérieures de roches sont alors détruites et 15 millions d’années de roches sédimentaires et de fossiles balayées. Après cela, les sédiments et les fossiles commencent à s’accumuler de nouveau. Les géologues qui examineraient ces fossiles aujourd’hui pourraient bien noter ce qui semble être un changement brutal des fossiles à un moment donné. Cela peut paraître troublant à première vue, mais les géologues peuvent tester si les couches de roches et les fossiles ont été détruits. Ils le peuvent en comparant les couches de roches sur un site donné aux couches de roches de sites voisins qui n’ont pas subi de catastrophe naturelle ou d’érosion.

Les chasseurs de fossiles doivent savoir où chercher avant de trouver les fossiles de transition qu’ils cherchent. Il y a plusieurs dizaines d’années, on connaissait très peu de fossiles de transition qui liaient les baleines modernes à des mammifères terrestres anciens. Une fois les premiers fossiles de transition découverts, les scientifiques surent les chercher dans une partie spécifique du globe – l’Asie centrale et l’Océan Indien, et lorsqu’ils surent où regarder, ils en trouvèrent davantage.

Comme de plus en plus de fossiles sont découverts, de plus en plus de vides dans le registre fossile sont remplis. Les nouveaux fossiles permettent aux scientifiques de tester les prédictions qu’ils ont faites à l’aide des fossiles connus antérieurement. Le registre fossile actuel et les nouveaux fossiles découverts fournissent un appui solide à l’ascendance commune et sont en accord avec les prédictions de la théorie de l’évolution.

 4. L’évolution peut-elle vraiment produire de grands changements, par exemple changer les poissons en reptiles ou les reptiles en oiseaux ?

On fait quelquefois la distinction entre la microévolution et la macroévolution. La microévolution fait référence à de petits changements au sein d’une espèce ou bien lorsqu’un espèce se divise en plusieurs espèces très similaires – changements qui peuvent se produire sur seulement quelques décennies ou quelques siècles. La macroévolution fait référence aux changements plus importants d’une forme de vie à une autre, qui se produisent, suppose-t-on, sur plusieurs millions d’années, comme le prédit la théorie de l’évolution.

Certains prétendent que la microévolution a lieu mais pas la macroévolution. Ils disent que de nouvelles espèces ne pourraient pas se développer de manière significative quel que soit le temps qui puisse passer. Mais presque tous les biologistes croient que la macroévolution a eu lieu et que les mécanismes de l’évolution sont capables de produire les principaux changements vus dans le registre fossile sur des millions d’années.

Une raison pour laquelle les biologistes croient que la macroévolution est possible est que la microévolution se produit souvent à un rythme plus rapide que la macroévolution. Considérez un exemple de microévolution qui mette en jeu deux races de chiens qui partageaient un ancêtre commun il y a un millier d’années. On peut mesurer la quantité de différences génétiques et anatomiques qui se sont développées durant cette période. On peut aussi mesurer la quantité de différences génétiques et anatomiques apparues entre chiens et chats ces soixante derniers millions d’années – c’est grossièrement le temps où ils partageaient un ancêtre commun, d’après le registre fossile. Si la microévolution peut produire un certain changement en seulement 1000 ans, alors la macroévolution doit être capable de produire 100 fois plus de changement en 10000 fois plus de temps (10 millions d’années).

Bien que la vitesse de la microévolution semble assez rapide pour produire la macroévolution, cela ne prouve pas que la macroévolution ait eu lieu. La macroévolution est un défi scientifique parce que les processus biologiques et les êtres vivants sont complexes. En comparaison, les atomes étudiés par les physiciens et les étoiles étudiées par les astronomes sont bien plus simples – quelques équations expliquent presque tout à leur sujet. Parce que la biologie est si complexe, les biologistes croient qu’il leur faudra encore plusieurs dizaines d’années de recherches pour comprendre les détails de la macroévolution. Les preuves qu’ils ont jusqu’ici sont cohérentes avec la théorie de l’évolution, mais parce qu’on n’en a pas compris tous les détails, il y a encore place pour des affirmations contraires de la part de personnes qui disent la macroévolution impossible.

5. Les premières formes de vie était simples et unicellulaires, mais la vie moderne est plus complexe. L’évolution peut-elle expliquer comment la vie s’est progressivement complexifiée?

Beaucoup de biologistes pensent que oui.

Les mécanismes de l’évolution peuvent permettre à la vie de se complexifier au cours du temps. Quelques personnes disent le contraire: que les mécanismes de l’évolution par eux-mêmes ne peuvent rendre compte de l’accroissement de complexité. Ceci est discuté dans d’autres articles que nous avons écrits (chap 10) : »Probabilités, schémas et conception. », « L’évolution de la complexité est-elle improbable, » et « les canaux ioniques: un exemple de la façon dont la complexité pourrait évoluer. »

6. La théorie de l’évolution explique-t-elle aujourd’hui comment la vie a commencé ?

La réponse est non. La théorie de l’évolution est un modèle scientifique qui décrit comment la vie a évolué, une fois apparue. Elle n’explique pas comment la toute première forme de vie vint à l’existence.

L’origine de la première vie sur terre est un mystère scientifique. Aucune preuve valable ne montre que quand la terre était très jeune. Il y a environ 4,5 milliards d’années, les conditions étaient trop extrêmes pour que la vie existe. Il existe des preuves fossiles de formes de vie simples datant d’il y a environ 3,8 milliards d’années. Certains scientifiques travaillent sur l’hypothèse que les bons éléments chimiques étaient présents sur terre il y a environ 4 milliards d’années et que dans les conditions appropriées, ces éléments chimiques pourraient s’organiser en une forme de vie très simple qui pourrait se reproduire et évoluer. On appelle cette hypothèse tantôt abiogenèse tantôt évolution chimique. Est-ce possible ? si cela est possible, quelles sortes d’éléments chimiques seraient requis ? dans quels types de conditions ? A quoi la toute première forme de vie aurait-elle ressemblé ? Les scientifiques ont des données, mais même les meilleurs modèles scientifiques actuellement disponibles restent assez vagues quand il s’agit d’expliquer comment l’abiogenèse pourrait avoir eu lieu.

© 2007 by Faith Alive Christian Resources, 2850 Kalamazoo Ave. SE, Grand Rapids, MI 49560.
Traduction avec autorisation : scienceetfoi.com

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