Article 1 sur un total de 3 pour la série :

Adam et moi


Crédit image : slavkosereda

 

Qui n’aime pas recevoir une promotion ? Qui n’aimerait pas se voir offrir une nouvelle demeure ou être choisi pour faire partie d’un grand projet ? C’est ce qui est arrivé à l’humanité.

 

>Retour à la Genèse.

Saviez-vous que dans les 4 premiers chapitres de la Bible, le narrateur utilise le mot « adam » de deux manières ? Le plus souvent, il emploie « adam » comme nom générique pour signifier « l’homme » ou « l’humain » (Ge 1.26; 2.7; 2.8; 2.15,18, etc.). À quelques reprises il l’emploie comme un nom propre : « Adam » (Ge 3.17, 20). Il est dit que :

L’éternel Dieu prit l’adam et le plaça dans le jardin pour le cultiver et le garder
(Genèse 2.15)

et encore que

l’Éternel Dieu y mit l’adam qu’il avait formé
(2.8).

Quelle promotion !

 

Des commentaires juifs ont souligné que le jardin d’Éden n’était pas la patrie d’origine de l’adam puisque Dieu crée l’adam avant le créer le jardin[1]. Dieu crée l’homme, ensuite il plante un jardin et l’y place. On peut se demander : où était l’adam avant qu’il soit déplacé dans le jardin ? Dieu le « prend » d’où ? Cette observation peut être riche de signification par rapport au débat scientifique. Il semble qu’il y a une succession de deux états chez l’adam. Un état avant d’être installé et un autre après avoir été installé dans le jardin.

Il semble aussi que ce changement s’accompagne d’une promotion à l’existence humaine telle qu’on la connaît aujourd’hui. C’est dans le jardin que Dieu lui fait connaître sa Parole. C’est dans le jardin, espace ordonné, agréable, sécuritaire qu’il lui donne un mandat et qu’il lui donne accès à l’arbre de vie, symbole de la présence et lui donne un mandat.

Le verbe « placer » signifie littéralement « consacrer », « élire » [2] ; c’est le même verbe qui est employé pour décrire la manière dont Dieu a pris Israël pour l’amener dans la terre promise :

 Je vous prendrai pour mon peuple, je serai votre Dieu
(Exode 6.7).

De la même manière, Dieu a « pris Abraham » :

 J’ai pris votre père Abraham de l’autre côté du fleuve et je lui ai fait parcourir tout le pays de Canaan

Dans le contexte de la Genèse, le verbe « prendre » exprime clairement le choix de Dieu et l’élection de l’humanité. Il choisit l’homme comme créature d’élection, il en fait son représentant autorisé.

Dieu choisit Adam gratuitement, par amour et l’invite à l’aimer en retour librement. Plus tard, Dieu choisira Abraham et, parmi sa descendance, Israël, pour devenir une lumière parmi les nations. À ce titre, le monde peut remercier les Hébreux pour leur contribution extraordinaire au renouvellement de l’intelligence des nations. Finalement, en Christ, Dieu élit l’église pour œuvrer en faveur des nations. L’élection n’est pas inclusive, mais exclusive. Dieu choisit une nouvelle nation pour poursuivre le travail de renouvellement de l’humanité.

Dieu est libre d’œuvrer comme il veut et avec qui il veut. Ainsi en est-il du choix d’élection de Jacob sur son frère ainé Isaac (Rom 9. 11). Il ne faut pas confondre l’élection avec le choix arbitraire de prédestiner les uns au salut et les autres à l’enfer. L’élection est le libre choix de Dieu de travailler plus intensément avec telle ou telle personne, ou de telle ou telle manière, sans brimer la liberté des autres au salut.

Le verbe « placer » indique finalement que l’homme n’est pas un accident. Chaque personne est créé par Dieu et précieux à ses yeux. Chaque personne est en quelque sorte « choisie », élue en Adam pour être en bénédiction pour le monde et porter du fruit pour la gloire de Dieu. En Adam, Dieu t’a choisi. Il t’a choisi pour « cultiver » et « garder » le jardin qu’il a placé autour de toi. Il t’invite aujourd’hui à le servir et à être son représentant dans le milieu où il t’a placé.

 

 


[1] Josy Eisenberg et Armand Abecassis (1979) Et Dieu créa Ève, Albin Michel, p. 49

[2] Eiseinberg (1979), DCÈ, p. 51


3 Articles pour la série :

Adam et moi