Présentation
Tous punis à cause d’Adam ?
Le péché originel, un concept d’Augustin dénaturant la typologie de l’apôtre Paul
Cette étude donnera au lecteur davantage de matière que la synthèse La croix est-elle la réponse au péché d’Adam ? sur la question de la doctrine du péché originel telle qu’introduite par Augustin et adoptée par la tradition de l’Église.
650 pages.
Disponible actuellement seulement au format numérique pour liseuses électroniques, tablettes, Ios, Androïd ou PC / Mac.
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La Tradition chrétienne présente la Rédemption en Christ comme une réponse au péché d’Adam : un péché originel qui se serait transmis à toute l’humanité après lui.
Dès lors, ne serait-il pas logique que Jésus fasse régulièrement allusion à celui qui a causé la perte de l’humanité ? Or, ni lui, ni ses onze disciples ne font la moindre référence à un Adam historique. Seul l’apôtre Paul s’y réfère – en Romains 5 et 1 Corinthiens 15 – mais dans un langage typologique qui fait de cette historicité un élément secondaire de sa théologie… Mais alors, d’où vient le péché originel ?
En réalité, il ne remonte pas aux origines de l’humanité, mais au quatrième siècle de notre ère. À cette époque, on croyait déjà aux vertus salvatrices – et donc quelque peu magiques – du baptême pour le pardon des péchés. Or, comment justifier le baptême des nouveau-nés qui, manifestement, n’avaient encore jamais commis le moindre péché ? Augustin suggéra alors que les bébés naissaient en état de péché, attribuant cet état à l’héritage intergénérationnel du péché originel commis par Adam. Cette doctrine présentant aussi l’intérêt d’expliquer l’universalité du péché au sein de l’humanité, elle fut rapidement adoptée par la grande majorité des chrétiens, toutes confessions confondues.
Ils se retrouvent alors confrontés au triple obstacle que cette doctrine constitue pour une proclamation cohérente de l’Évangile :
- son origine discutable : justifier le baptême des nouveau-nés ;
- son injustice flagrante : l’humanité condamnée pour la faute d’un lointain ancêtre ;
- sa contradiction : la conversion devient un engagement responsable censé répondre à un péché hérité en dehors de toute responsabilité.
On notera cependant que la plupart des prédicateurs ont la sagesse de ne pas trop insister sur une universalité du péché qui serait imputable à Adam ! Mais plutôt que jeter un voile pudique sur les incohérences de la doctrine chrétienne, ne vaudrait-il pas mieux les éliminer de notre proclamation de l’Évangile ?… Un tel essai, sera la raison d’être de cet ouvrage.
Auteur
Ingénieur en agronomie tropicale, après une formation à la faculté libre de théologie évangélique de Vaux-sur-Seine, Roger Lefèbvre a enseigné la religion protestante dans les lycées en Belgique où il exerce également un ministère pastoral. Il est membre de l’association « Science et Foi Chrétienne » et de son Conseil d’Administration.
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Au sommaire
On se trompe plus communément de but que de chemin.
Robert Sabatier (1991)
Ce livre propose SIX PARTIES,
pour SIX APPROCHES DIFFÉRENTES
Première partie
PROBLÈMES RELATIFS À LA TRADITION
Dans cette première partie, j’aborderai les incohérences d’une lecture inappropriée des premiers chapitres de la Genèse. J’y montre notamment que, même en respectant la lecture littérale à laquelle beaucoup de chrétiens demeurent encore attachés, on arrive à des contradictions qui rendent la doctrine du péché originel totalement inacceptable.
Deuxième partie
LE « PÉCHÉ ORIGINEL » : UNE INNOVATION D’AUGUSTIN
Dans cette partie, j’invite le lecteur à s’interroger sur une doctrine qui ne repose sur aucun élément biblique crédible. Je montre comment Augustin fut conduit à la proposer pour justifier le baptême des nouveau-nés ; et pourquoi elle s’est imposée à l’ensemble d’un Christianisme qui croyait à la vertu salvifique du baptême. Je m’interroge aussi sur les raisons de sa subsistance au sein d’une mouvance évangélique qui, d’habitude, n’hésite guère à mettre en question les traditions de l’Église historique.
Troisième partie
LE PÉCHÉ ORIGINEL : IMPLICATIONS DOCTRINALES
Dans cette partie, je relève ce qu’il faut bien appeler les « dégâts collatéraux » du péché originel. Car cette doctrine discutable – et longtemps discutée par les Pères de l’Église – a impacté l’ensemble de la doctrine chrétienne. Elle soulève la question de l’innocence des nouveau-nés et de leur salut en cas de mort précoce. Elle se trouve impliquée dans des notions théologiques aussi fondamentales que l’élection, la prédestination, le libre arbitre de l’homme, la prescience de Dieu, etc.
Quatrième partie
GENÈSE 1-4 : QUELLE LECTURE ADOPTER ?
On pourrait se perdre dans les différentes lectures possibles du début de la Genèse. Faut-il s’accrocher à la lecture littérale reçue de la tradition? Peut-on oser une lecture symbolique ou allégorique sans verser dans le libéralisme théologique ? Peut-on dissocier la lecture littérale de la lecture historicisante comme Paul le suggère à travers sa lecture typologique ? Car c’est un fait : la lecture adoptée s’avère déterminante pour comprendre ce que l’apôtre veut nous enseigner à propos du péché et de sa condamnation, alors même qu’il ne parle jamais d’une quelconque transmission.
Cinquième partie
DE LA RESPONSABILITÉ À LA CULPABILITÉ
Cette partie est l’aboutissement logique de tout ce qui précède. Elle met l’accent sur une culpabilité et une condamnation de l’homme qui ne sont pas du tout imputables à une hérédité aussi injuste qu’arbitraire. Elles sont, au contraire, le fait d’humains dont Dieu a voulu faire des interlocuteurs responsables ; d’humains que Dieu a aimés sans réserve attendant d’être aimé en retour, mais qui se sont dérobés, fascinés par le mirage d’une liberté qui n’était qu’esclavage à l’adversaire de leur âme.
Sixième partie
COMMENTAIRE DE ROMAINS 5.12-21
Un des textes les plus complexes de la Bible ! Le foisonnement de la pensée paulinienne semble s’y être donné rendez-vous pour se bousculer au sein de références multiples, faisant notamment la part belle à une typologie qui n’appartient qu’à lui. Cette pensée s’interrompt alors, pour rebondir après une large parenthèse et paraître enfin se poser. Mais ce n’est que faux espoir, puisqu’elle repart de plus belle pour paraître se contredire elle-même, avant d’enfin conclure par le triomphe de la grâce sur le péché, et celui de la vie sur la mort.