« Pour les évangéliques, l’idée reste qu’être croyant, cela doit se voir »

Extraits choisis

« Une église évangélique s’ouvre tous les dix jours en France, un rythme de progression que les évangéliques souhaitent accélerer pour atteindre le ratio d’une église pour 10 000 habitants : cette branche du protestantisme s’affiche comme le courant religieux le plus expansif de France, avec un taux de pratique largement supérieur aux autres religions…

Quelles sont les raisons de leur succès ?

On peut en dégager trois. D’abord, ils ont bien compris qu’on devenait chrétien pas par héritage, mais par choix. La place donnée à l’individu est en totale adéquation avec notre société, où c’est le choix individuel qui est au centre.

Ensuite, ils utilisent tous les moyens modernes de communication : Internet, mais aussi la musique, la scnénographie. Dans les églises évangéliques, il n’y a pas un orgue, mais une batterie. Ils sont « à la page ». Les églises apparaissent comme des assemblées chaleureuses, réconfortantes.

Troisième point, il s’agit d’une expression religieuse qui part de l’expérience personnelle, au plus près de la réalité des gens. C’est à l’opposé d’une approche doctrinale, cérébrale. Et cela séduit en particulier les jeunes, mais aussi des gens perdus, à la recherche d’une identité. Cette Eglise offre une structuration, une cohérence et une espérance. Les évangéliques ont bien compris qu’en France, ils évoluent dans une société très séculaire où il n’est pas évident d’être religieux et ils parviennent à mettre le message religieux en relation avec des éléments concrets. En cela ils sont très modernes. Lors des prières par exemple, ils évoquent la situation des fidèles – la maladie, le chômage, la souffrance sociale, les difficultés psychologiques. Ils accrochent sur les difficultés du quotidien.

L’Eglise évangélique fait-elle du prosélytisme ?

Les évangéliques tiennent à faire la distinction entre « évangélisation » et « prosélytisme ». Au sens large du terme, il est clair qu’il s’agit de prosélytisme. Mais il faut reconnaître que cette Eglise insiste sur le fait que la religion est un choix personnel, ils ne font donc pas de prosélytisme par contrainte. D’ailleurs, dès le début du mouvement au XVIe siècle, les évangéliques prônaient une séparation de l’Eglise et de l’Etat. »

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