Depuis 2022 l’IA générative a connu un essor tel qu’elle a envahi quasi tous les domaines de nos vies (santé, loisirs, vie professionnelle, etc..). Pour illustrer ces avancées spectaculaires, ce résumé d’un article d’une revue en anglais a pu être produit en français en quelques secondes seulement grâce à l’intelligence artificielle. De même, plutôt que de d’arpenter les bibliothèques d’images pour illustrer ce post, pourquoi ne pas utiliser l’IA comme assistant de création ? Nous aurions pu faire le choix d’une image plus réaliste, mais le choix du style et de la composition reste celui de l’humain. Devant ces capacités exponentielles, ce n’est pas étonnant de voir l’IA investir le monde des sciences bibliques, en voici un petit aperçu.

En bref

Cet article paru dans la prestigieuse revue Science1 montre que les manuscrits de la mer Morte, découverts il y a plus de 80 ans, sont au cœur de découvertes archéologiques majeures. Grâce à l’intelligence artificielle, une nouvelle technique de datation révèle que certains de ces précieux textes sont bien plus anciens que ce que l’on pensait auparavant. Cette avancée pourrait redéfinir notre compréhension de l’histoire du judaïsme et du christianisme primitif. En voici un petit résumé pour comprendre comment l’IA transforme l’étude des manuscrits anciens.

Une découverte vieille de 80 ans toujours pleine de mystères

Les manuscrits de la mer Morte, découverts il y a environ 80 ans, sont des textes anciens écrits en hébreu et en araméen. Ils nous donnent des informations précieuses sur la vie des communautés juives il y a plus de 2000 ans. Récemment, des scientifiques ont utilisé l’intelligence artificielle (IA) pour dater ces manuscrits, révélant que certains pourraient être jusqu’à un siècle plus vieux qu’on ne le pensait auparavant.

Le machine learning au service de la datation historique

Les chercheurs ont développé une nouvelle technique utilisant le machine learning, une méthode qui permet aux ordinateurs d’analyser les textes anciens. Cette technique combine deux types de données :

  • les dates obtenues par la méthode du carbone 14
  • les caractéristiques géométriques des mots et des lettres des fragments des manuscrits.

Le carbone 14 est une méthode couramment utilisée pour dater les matériaux organiques anciens, y compris les papyrus et les parchemins sur lesquels les manuscrits de la mer Morte ont été écrits.

L’IA et l’étude des manuscrits anciens : des précédents prometteurs

L’utilisation du machine learning pour analyser les textes anciens n’est pas nouvelle. En 2021, des chercheurs ont déjà utilisé cette technologie pour montrer que le Grand Rouleau d’Isaïe, l’un des plus grands et mieux conservés des manuscrits de la mer Morte, avait été écrit par deux scribes travaillant ensemble, plutôt que par une seule personne.

Plus récemment, des rouleaux carbonisés de la ville romaine d’Herculanum ont été « déroulés » numériquement pour révéler des poèmes latins et des traités philosophiques vieux de 2000 ans. Les chercheurs ont cherché à étendre ces techniques pour dater les manuscrits de la mer Morte.

Une méthode non destructive et un modèle d’IA baptisé « Enoch »

L’analyse par IA des images numériques des manuscrits ne les endommage pas, ce qui est un avantage majeur par rapport à d’autres méthodes de datation plus invasives. Les chercheurs ont nommé leur modèle d’IA « Enoch », en référence à un personnage biblique considéré comme un « héros de la science ».

Ce modèle a été entraîné à reconnaître les motifs complexes formés par les traces d’encre, en examinant notamment la courbure de chaque caractère. Il permet ainsi une lecture plus fine des manuscrits que ne le permettait la paléographie traditionnelle.

Des manuscrits plus anciens qu’on ne le pensait

L’analyse par IA a révélé que les manuscrits sont généralement plus anciens que les estimations précédentes. Certains pourraient dater du début du deuxième siècle avant notre ère, voire légèrement plus tôt.

Cette découverte pourrait modifier en profondeur la chronologie des textes religieux et remodeler notre compréhension du judaïsme et du christianisme primitif. Par exemple, certains manuscrits pourraient avoir été copiés durant la vie des auteurs originaux des livres bibliques de Daniel et de l’Ecclésiaste.

Une collaboration IA-experts pour valider les résultats

Les chercheurs ont d’abord analysé 135 rouleaux numérisés grâce à l’IA, avant de faire valider les prédictions par des paléographes professionnels. Cette collaboration entre intelligence artificielle et expertise humaine a permis de valider et affiner la méthode, en renforçant la crédibilité des résultats obtenus.

Conclusion :
Une avancée majeure pour l’archéologie et l’histoire biblique

En conclusion, l’utilisation de l’intelligence artificielle pour dater les manuscrits de la mer Morte représente une avancée majeure dans l’étude de ces textes anciens.

Non seulement cette méthode est non destructive, mais elle permet aussi de révéler de nouvelles informations sur l’âge et l’origine des manuscrits. Ces découvertes pourraient avoir un impact profond sur notre compréhension de l’histoire ancienne et des communautés juives de l’époque.


Notes

  1. Some Dead Sea Scrolls are older than researchers thought, AI analysis suggests ↩︎