Faraday paper 12

Cet article fait écho au thème central du blog de science & Foi et montre en quoi il n’est pas approprié d’opposer les concepts de création et d’évolution. Vous trouverez ci-dessous les points principaux associés à quelques remarques afin de favoriser les commentaires. Un lien permet d’accéder à l’article complet.

  • La première partie est un rappel historique nécessaire qui montre que les conflits à l’origine, entre les découvertes de Darwin et la religion ont bien souvent été exagérés.
  • Au plan scientifique, le modèle darwinien se développe et se confirme. Contrairement à une idée reçue, ce modèle qu’on appelle théorie de l’évolution au sens d’un ensemble établi de connaissances scientifiques est réfutable. Il suffirait par exemple que l’on trouve un fossile humain dans la même couche géologique que celle d’un dinosaure, ou vice versa pour que la théorie s’écroule. Or en plus de 150 ans de fouilles cela n’est jamais arrivé.
  •  Dans « L’évolution et la Bible » l’auteur prévient du danger à aborder la Bible comme un manuel de science. Il nous appartient de bien comprendre sa vocation et son message. Il n’y a pas d’antagonisme à considérer le monde que la science nous explique dans des processus physiques et biologiques et le même monde que la Bible affirme avoir été créé par un Dieu éternel et bienveillant. Les regards sont complémentaires et non pas contradictoires. Du fait que le hasard des mutations est canalisé par l’adaptation  pour permettre l’évolution et donner la variation que nous pouvons admirer dans la création, il n’y a pas d’incompatibilité pour le croyant entre l’observation des processus naturels et un Dieu à l’origine des lois naturelles. L’idée que ce processus intègre la douleur et la souffrance en intrigue beaucoup, cependant la théologie chrétienne intègre l’idée d’un Dieu qui n’est pas étranger à la souffrance puisqu’il en est lui-même la réponse au travers de son incarnation et de la mort de Jésus sur la croix dont les effets s’étendent à l’ensemble du monde créé.
  • Quant à l’évolution humaine, c’est encore souvent une autre étape à franchir. Parfois certains chrétiens acceptent l’évolution animale mais considère la création de l’espèce humaine comme un événement particulier, miraculeux. Pour ceux qui acceptent l’évolution humaine telle que la science la décrit, différents scénarios ont été proposés par les théologiens pour articuler le texte biblique et les données de la science. Le chap. 12 du livre Origines présente les 5 scenarios les plus  courants rencontrés en christianisme pour interpréter le récit d’Adam et Eve. Ici, l’auteur décrit sommairement un des scénarios, Adam et Eve sont compris comme « représentants récents » ou homo divinus. Un couple est choisi comme représentant de l’humanité. Il s’agit d’un choix de lecture qui n’abandonne pas complètement le « concordisme » car il cherche toujours à situer dans l’histoire le récit de la Génèse, à le faire concorder avec ce que nous connaissons aujourd’hui de la préhistoire. Il cherche à concilier des éléments théologiques comme celui de l’homme porteur de l’image de Dieu et de rester compatible avec les découvertes de la science moderne.
  • En conclusion l’auteur rappelle que le conflit entre création et évolution se rencontre la plupart du temps dans deux cas extrêmes, le fondamentalisme religieux qui rejette l’évolution au nom d’une interprétation particulière des Écritures et le fondamentalisme athée qui teinte la méthodologie scientifique de  « naturalisme philosophique » en excluant de tout discours l’idée même de créateur. Mais nous n’avons pas à choisir entre la science et la foi biblique, la création ou l’évolution, les deux sont complémentaires et nous offrent une vue pour appréhender la véritable vocation de l’humanité.

Auteur : R. J. Berry est professeur de génétique émérite du London University College. Il a été le président de plusieurs associations scientifiques en Angleterre et aussi de l’organisation Christians in Science pour le dialogue entre le christianisme et la science.

Merci à Jean-pierre Adoul et Elodie Meribault pour leur traduction.

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