Un article répondant à l’une de nos « questions » est récemment paru sur le site « le bon combat ». Cette section de notre site est dédiée à des questions fréquentes que les chrétiens de posent concernant les rapports science et foi. Il s’agit de traductions d’articles parus sur le site de la fondation BioLogos.

 

Cet article critique la « question » : « La science et la Bible sont-elles conciliables ? ». Je ne prétends pas que cet article soit inattaquable sous certains aspects ni surtout complet sur la question, ce qui serait très prétentieux. Pourtant je vais courtement expliquer pourquoi la critique de cet article faite par EH (je n’ai pas réussi à savoir qui c’est) me paraît  injustifiée, et surtout problématique quand on réalise au fond ce que suggère l’approche de l’auteur quant au rapport science/foi. Cela nous permettra aussi de clarifier notre propos et d’effacer certains malentendus exprimés dans cet article. En effet, l’auteur semble par moment s’opposer au contenu de la « question », alors qu’en fait nous sommes en plein accord avec lui !

 

Je vais aller à l’essentiel et à ce que je pense être le nœud du problème.

Quelle place pour la science en matière d’interprétation de la nature et de la Bible ?

 

Au fond, la différence d’approche concerne la place que nous devrions accorder à la science et à la Bible dans notre compréhension de la nature et de l’interprétation biblique. L’approche de l’auteur à cet égard me paraît contradictoire car d’une part : « Dieu a donné à l’homme les facultés mentales et physiques nécessaires à conquérir cette création, a toutes les raisons d’entreprendre avec confiance dans tout domaine scientifique dont le but est de découvrir comment le monde fonctionne et comment il peut être utilisé. », et d’autre part « par contre le chrétien ne peut pas utiliser la science pour découvrir le comment et le pourquoi de la création. »

 

J’admets fort bien que la science ne puisse me révéler le « pour quoi ? ». Les finalités ultimes ne font pas partie des objectifs de la science, bien qu’il soit très légitimes que les scientifiques, comme tout le monde, se posent des questions personnelles sur la finalité des choses. Mais les réponses qu’ils pourront trouver sortiront forcément du strict cadre de la science pour entrer dans celui de la foi ou de la philosophie.

 

Mais si la science n’est pas là pour m’expliquer le comment, même imparfaitement, alors je me demande à quoi bon poursuivre la recherche ? Serait-ce alors le rôle de la Bible ? C’est ce que EH dit clairement : « En ce qui concerne le pourquoi et le comment de la création, l’homme doit donc se tourner, non pas vers la création elle-même, mais vers la Parole de Dieu dans laquelle Dieu nous révèle le comment et le pourquoi de la création. Cette Parole nous apprend que Dieu fait toute sa création en sept jours par Sa propre Parole… »

 

Il me semble que les choix théologiques de l’auteur sont clairs : la Bible me révèle que Dieu a tout créé en 7 jours (de 24 heures ?), donc je dois répondre à cette affirmation par la foi. La science n’aurait rien à dire sur la question. Le problème est qu’aujourd’hui, elle dit tout le contraire !

 

D’un point de vue pédagogique, il est très intéressant de voir tous les amalgames et les dichotomies contenus dans ce texte. Ainsi, le « comment » et le « pourquoi » de la création sont toujours associés. Et le lecteur a donc le sentiment qu’il ne peut dissocier les deux. C’est le propre de l’amalgame : « association de deux concepts distincts en un seul concept indifférencié. » Le lecteur est donc placé devant une « dichotomie » c’est-à-dire un faux choix entre deux propositions inacceptables. Ou bien accepter ce que dit la Bible et rejeter les découvertes de la science, ou bien accepter la science et rejeter…la Bible. C’est pourquoi je considère cette approche comme une impasse pour la raison et pour la foi !

Je ne veux pas être trop long, je voudrais donc dissiper un malentendu.

  • EH pense que nous affirmons que

« Contrairement à ce que le site Science et Foi veut nous faire croire, si quelqu’un ne croit pas au Dieu de la Bible, ce n’est pas parce que les chrétiens rejettent l’évolution en dépit des évidences, mais c’est parce qu’il a un cœur mauvais qui ne se soucie pas de connaître Dieu (Ro 1:28). »

Il ne s’agit absolument pas de notre vision des choses. Il est bien évident que s’il suffisait que les chrétiens acceptent l’évolution pour que leurs contemporains se tournent vers le Christ, ça se saurait !

Le problème est très mal posé. Nous sommes complètement en accord avec le fait que la raison pour laquelle l’homme ne croit pas au Dieu de la Bible, c’est parce que son cœur mauvais ne se soucie pas de connaître Dieu ! Mais nous affirmons que les chrétiens risquent de proposer à leurs contemporains une foi complètement déconnectée de la réalité des œuvres de Dieu s’ils continuent de nier l’évidence au nom d’une interprétation littérale des Ecritures en matière de science et d’histoire. Voilà notre combat, et je crois que cela fait partie du « bon combat de la foi ». Il est bien plus modeste que d’essayer de convertir les gens au christianisme au nom de l’ »évolution » !

  • L’auteur évoque aussi un manque de l’article : « celui d’un monde sur lequel l’homme a une responsabilité, qu’il y a de la place pour examiner, réfléchir, faire preuve de créativité. » Nous sommes tout à fait d’accord. C’est un sujet que nous avons abordé ailleurs, dans les centaines d’articles qui ont été publiés.

 

  • Je trouve la vision de EH concernant la création singulièrement pessimiste. La nature me révèle avant tout la grandeur de Dieu, sa créativité, son imagination sans limite…et pas d’abord sa « colère ». Même si je suis absolument d’accord sur le fait qu’une telle révélation naturelle place chaque homme devant la responsabilité de croire au Créateur.

 

J’arrête là. Je suis complètement prêt à échanger nos points de vue avec EH sur ce blog dans les commentaires.

J’ajoute un lien vers un article fondamental de notre blog

La primauté de la science en matière d’interprétation dans les passages parlant de la structure, du fonctionnement et de l’origine du monde physique