En ces temps où les évangéliques sont évoqués dans les médias, j’aimerais vous conseiller la lecture d’un livre d’Alister McGrath traduit en français aux éditions excelsis : « La vérité pour passion. Cohérence et force de la pensée évangélique. »
Les lecteurs du blog création et évolution et du site science et foi savent bien que je suis fier de mon appartenance à la communauté évangélique, que je l’aime et que c’est pour ça que je ne supporte pas de la voir parfois s’enliser dans des impasses intellectuelles et spirituelles comme celles de nier l’évolution des espèces ou de remettre en cause l’âge de la terre et de l’univers.
Les lecteurs de ce blog et du site science et foi ont déjà eu l’occasion de lire Alister McGrath, en particulier à propos de la notion de téléologie (ou de finalité) de l’évolution.
Alister McGrath, après avoir été professeur de théologie historique à l’Université d’Oxford, occupe désormais la chaire de théologie, du ministère et de l’éducation au King’s College de Londres.
Voici ce qui est inscrit au dos de la couverture de cet excellent livre :
« Il ne fait plus aucun doute aujourd’hui que le christianisme évangélique est, en Occident, la forme de christianisme la plus importante et la plus militante.
Souvent resté à l’écart de la scène médiatique et des débats philosophiques, ce christianisme commence à faire l’objet de travaux académiques sérieux et semble vouloir entrer dans l’arène des joutes intellectuelles. Animé par une passion pour la vérité, le mouvement évangélique ne peut en effet s’accommoder du contexte actuel d’un monde qui donne l’impression d’avoir perdu tout intérêt pour la question de la vérité et d’avoir opté, notamment dans le milieu intellectuel et académique, pour un accommodationisme facile consistant à concilier les différentes factions idéologiques, indépendamment des mérites respectifs de leurs argumentations.
Alister McGrath, en montrant la solidité des fondements de la pensée évangélique, et la cohérence et la crédibilité de celle-ci, encourage les évangéliques à s’engager plus avant dans la vie intellectuelle. D’autant plus que les systèmes de pensée rivaux ont aussi leurs défauts et leurs points faibles, et qu’ils oublient trop souvent que les questions critiques qu’ils posent aux évangéliques peuvent être adressées à leur propre approche. »
Je cite l’auteur dans son introduction où il traite de la place de la théologie dans les milieux évangéliques
« Le mot « évangélique » continue d’évoquer des images d’anti-intellectualisme, en particulier associées au fondamentalisme nord-Américain des années vingt et trente. Pourtant, il y a maintenant longtemps que le mouvement évangélique a renoncé à la posture défensive et agressive de cette période critique…
Le mouvement étant devenu, depuis la Seconde Guerre mondiale, une présence majeure au sein du christianisme mondial, une part substantielle de ses membres a jugé qu’il n’était par prioritaire de s’engager dans la réflexion théologique. Pourquoi cela ?
Quatre explications majeures peuvent être apportées, qui méritent une étude approfondie. Trois d’entre elles sont tout particulièrement liées au contexte américain plutôt qu’européen, ce qui explique, dans une certaine mesure, les différentes approches des branches européennes et américaines du mouvement.
- L’héritage fondamentaliste du mouvement évangélique nord américain…
- En Amérique du Nord tout particulièrement, le mouvement évangélique a mis en avant des critères pragmatiques de réussite…
- La théologie académique a l’obligation de se soumettre au programme sécularisé de recherche…elle se distancie donc de la vie et des préoccupations des Eglises chrétiennes.
- La théologie est potentiellement élitiste ; elle s’oppose donc au caractère « populiste » du christianisme évangélique nord-américain. »
Alister McGrath évoque « l’attitude défensive passée du mouvement évangélique.
Là où les théologiens évangéliques auraient du se préoccuper de la définition positive et critique de la foi chrétienne, ils ont été obligés de défendre leur approche particulières des sources de la théologie, et en particulier de l’Ecriture…
D’ailleurs, nombre de débats internes au mouvement ont porté sur ces questions, comme les controverses sur l’ »inerrance » et l’ »infaillibilité », qui, peut-on raisonnablement penser, ont été imposées par les opposants…
Le christianisme évangélique doit donc prendre le temps d’énoncer ses propres idées, sans avoir besoin de continuer à regarder avec méfiance par-dessus son épaule…Dans ce livre, je refuse volontairement d’adopter une telle position. Je me propose au contraire de présenter la cohérence de la conception évangélique de la théologie et d’entrer en débat critique avec les approches rivales. »
Et ce ne sont que quelques extraits de l’introduction. J’espère vous avoir donné envie de lire ce livre qui fait un bien fou en démontrant pourquoi aujourd’hui, nous avons toutes les raisons spirituelles et même intellectuelles d’être fiers d’être chrétien et de propager la foi évangélique !