A revoir en replay sur Arte: « Le grand voyage de Charles Darwin »
Commentaire personnel
Une reconstitution de qualité, malheureusement marquée par les préjugés anti foi chrétienne de ses auteurs. Dès l’introduction, le commentateur nous annonce que Darwin » a fait voler en éclat le dogme de la création divine ». Cette opposition entre évolution et christianisme est bien entendu ridicule, comme nous l’expliquons sur ce site, et est contraire à la pensée de Darwin lui même. Les citations faites dans le documentaire ont été très sélectivement choisies. Alors que le commentateur signale que les pensées les plus profondes de Darwin étaient consignées dans ses carnets et correspondances privées, il ne donne aucune citation qui montre combien Darwin a certes été tourmenté par les conséquences théologiques de ses découvertes, mais aussi qu’il pensait jusqu’à la fin qu’elles étaient tout à fait compatibles avec la foi chrétienne. Les positions des chrétiens sont également caricaturées, comme si ils pensaient tous à cette époque que la terre avait quelques milliers d’années, ou que l’évolution était incompatible avec le christianisme. Ce sont des contre vérités historiques.
« Une autre source de conviction dans l’existence de Dieu connectée à la raison et non aux sentiments, me donne l’impression d’avoir beaucoup plus de poids. Elle est due à l’extrême difficulté ou plutôt à l’impossibilité de concevoir cet univers immense et merveilleux, y compris l’homme et sa capacité à regarder en arrière et loin dans le futur, comme le résultat d’un hasard aveugle et de la nécessité. Quand je réfléchis ainsi, je me sens contraint de regarder à une Cause Première ayant une intelligence analogue, à un certain degré, à celle d’un homme ; et je mérite d’être appelé un théiste. » Darwin, Autobiographie
Je vous invite à lire l’analyse historique du biologiste et théologien canadien Denis Lamoureux à propos des réflexions religieuses de Darwin, et basée sur ses écrits privés. Une pensée bien éloignée de la version offerte par ce documentaire à l’athéisme militant caricatural.
« De manière regrettable, les athées mais aussi de nombreux chrétiens évangéliques ont dressé un portrait sombre et sinistre des implications religieuses de la théorie darwinienne de l’évolution. Cela a conduit à un mythe culturel qui fait de Darwin l’un des apôtres modernes de l’athéisme. Pourtant, les écrits historiques originaux révèlent que Darwin a eu des réflexions théologiques complexes tout au long de sa carrière. Il a ainsi réfléchi aux thèmes religieux de la conception intelligente de la nature, du problème de la douleur et de la souveraineté de Dieu sur le monde. Les réflexions théologiques de Charles Darwin sont précieuses pour comprendre les défis que l’évolution biologique présente à la foi chrétienne... »
Je signale aussi deux articles sur ce site qui pourront contribuer à rétablir l’équilibre sur la vérité historique
Quelle fut la réponse des chrétiens à la théorie de Darwin ?
Comment les chrétiens interprétaient-ils le récit de la création dans la Genèse avant Darwin?
Description d’Arte
« LES ORIGINES DE LA THÉORIE DE L’ÉVOLUTION Sans son voyage de jeunesse autour du monde, Darwin serait-il devenu Darwin ? Des côtes sud-américaines au coeur de la campagne anglaise, récit d’une des plus belles aventures de la science.
En 1831, Charles Darwin a 22 ans. Naturaliste fraîchement diplômé de Cambridge, il se prépare à devenir pasteur, selon le voeu de son père. Mais une perspective autrement plus tentante s’offre soudain : participer, en tant que scientifique, à l’expédition du Beagle, qui part cartographier l’Amérique du Sud sous les ordres du jeune capitaine Fitzroy. Un fabuleux voyage qui, au total, durera cinq ans, de la première étape (le cap Vert, où il découvre déjà plus de cent espèces différentes) aux îles Cocos, un atoll du Pacifique, via le Brésil, la Terre de Feu, les Galápagos, le Chili, l’Australie… Partout, Darwin explore, collecte, analyse, expédiant au fur et à mesure en Angleterre des milliers de spécimens, végétaux et animaux, qui figurent aujourd’hui parmi les trésors scientifiques de la Couronne.
Et ce grand livre d’une nature inconnue et toujours changeante lui fait pressentir des vérités insoupçonnées de son temps. Le monde n’a pas été créé 4 000 ans avant J.-C., comme l’affirme l’Église, mais sur une très longue durée, qui a vu des océans s’affaisser et des volcans engloutis. Et comment expliquer que les pinsons des Galápagos (appelés depuis “pinsons de Darwin”) présentent sur des îles voisines des caractéristiques si différentes ? “Je ne vois aucune limite, note-t-il dans son journal, au nombre de changements, à la beauté et à l’infinie complexité des adaptations des êtres vivants les uns avec les autres, liés à leurs conditions de vie, conditions soumises sur la longue durée au pouvoir de sélection de la nature.”