Qu’est-ce que la Bible ?
Pour certains la Bible est un livre de doctrine pour théologiens, un manuel d’éthique pour le clergé, des informations pour les savants universitaires, etc. Or pour nous c’est premièrement le livre du peuple de Dieu.
La Bible est une « bibliothèque », une « collection de récits » qui garde en mémoire les actions de Dieu dans l’histoire avec leurs significations théologiques et existentielles. Et cela afin que le peuple de Dieu, en tout lieu et à toute époque, puisse vivre et poursuivre le grand projet que Dieu a amorcé en créant le monde. C’est un livre qui ne se laisse emprisonner par aucun système. C’est un livre de vie ! Dieu agit dans l’histoire ; la Bible en garde le témoignage inspiré comme le rapporte le verset 2 Tim 3.15-16, afin que cette Révélation soit vécue et partagée avec tous.
Qu’entend-on par : la Bible est la « Parole de Dieu » ?
La Bible a en fait une double paternité. Elle est la « Parole de Dieu » incarnée dans des paroles humaines. Comme Jésus « se rendit semblable aux hommes en tous points » (Ph 2.7) hormis le péché, ainsi la Parole de Dieu s’incarne dans les cultures humaines, parfois fort anciennes. Elle assume notre humanité (hormis le péché) et cela afin de bien pouvoir communiquer avec les gens qu’elle veut rejoindre.
En s’incarnant dans les cultures anciennes, le St-Esprit a accommodé la Révélation aux premiers destinataires. Ceux-ci n’avaient pas tous le savoir que nous possédons aujourd’hui. Le Saint-Esprits’est donc exprimé dans des genres littéraires et une vision du monde pré-scientifique qui nous sont aujourd’hui peu familièrs, voire déroutants.
Pour bien communiquer, il était nécessaire que la révélation adoptât les pratiques littéraires, culturelles et scientifiques des auditeurs qu’elle souhaitait rejoindre. Or si elle a adopté des référents connus, elle a pris soin toutefois d’adapter cette vision selon une perspective inspirée de Dieu. L’avantage est double : en adoptant la vision du monde de l’époque, elle s’est fait comprendre de ses auditeurs. En adaptant cette vision selon une révélation inspirée, elle a transformé la culture de l’intérieur.
Pour en savoir plus sur la double nature de la Bible, nous vous invitons à visionner le diaporama de Roger Lefèbvre : Parole Écrite, Parole incarnée
Faut-il croire à l’inerrance absolue, c’est-à-dire que Genèse soit sans erreur tant au plan théologique que scientifique ?
Nous pensons qu’il y a une nuance à faire entre les vérités de foi et les vérités de science. Sont inerrantes (sans erreur, infaillibles) les vérités en matière de foi et de « vie conforme à la volonté de Dieu » (2 Tim 3.16), mais ne sont pas nécessairement inerrantes les affirmations d’ordre scientifique ou historique. En assumant l’humanité et en s’accommodant aux premiers destinataires qui n’avaient pas tous les outils que nous avons, la Bible peut comporter des inexactitudes scientifiques ou historiques. Or ces inexactitudes ne sont pas « péchés ».
Il est important de comprendre les différents ordres de vérité. Dieu ne change pas (Ap 1.8) et donc les vérités théologiques sont inerrantes. L’homme également demeure fondamentalement le même. C’est pourquoi les vérités de foi et de vie ne changent pas. Par contre, les paradigmes scientifiques et historiques, eux, changent et se renouvellent fréquemment en fonction des nouvelles technologies que l’humanité acquiert et des découvertes qu’elle fait. Ces vérités d’ordre scientifique sont contingentes (secondaires) et donc non inerrantes.
En somme, comme le souligne Stéphane Rhéaume, pasteur de l’Église chrétienne évangélique de St-Eustache au Québec, Il faut faire une distinction entre « le message théologique des Écritures et le récipient culturel dans lequel il a été transmis »
Argument également avancé par les théologiens Peter Ens (USA) et Denis Lamoureux (Canada).
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