Jim Stump, docteur en philo de l’université de Boston et chrétien évangélique de confession, a récemment écrit un article sur le blog de la fondation BioLogos, article intitulé « l’univers parallèle des évangéliques ».

Jim Stump fait une comparaison presque amusante entre deux mondes : l’univers de la « musique rock chrétienne » de son enfance et celui de la « science évangélique » de la création populaire aux E.U., mais aussi dans le monde évangélique dans son ensemble (près de 650 millions de chrétiens).

Je ne vais pas traduire l’article mais en synthétiser brièvement l’idée principale.

Si vous avez comme moi été éduqué dans le monde évangélique des années 80, votre enfance ou votre adolescence a probablement été marquée par les groupes de « Pop/rock chrétiens » comme Pétra, White Heart ou Amy Grant, pour ne citer que les plus connus.

Ces groupes ont percé jusqu’en Europe et en France. Ils étaient caractérisés par un style musical musclé pour l’époque. Ils constituaient pour la jeunesse une forme de « contre-culture » évangélique, reprenant les codes musicaux des groupes « séculiers » mais changeant les paroles en chansons véhiculant un message chrétien. Ils exprimaient leur foi avec la culture musicale de leur époque.

Jim Stump s’exprime à ce sujet

« On encourageait les jeunes chrétiens à rester dans le monde parallèle de la musique chrétienne. Je comprends tout à fait les motivations des adultes à nous inciter à demeurer dans cet univers, parce que cela renforçait l’enseignement que nous recevions à l’église. Mais le problème avec les mondes parallèles sont qu’ils vous éloignent du reste du monde. Certaines choses qui ont du sens dans ce contexte n’auraient aucune chance d’en avoir dans un contexte plus large…

Vous commencez peut-être à voir où je veux en venir. Il existe quelques scientifiques (en fait très peu nombreux) qui copient les méthodes des scientifiques « séculiers » et changent les « paroles » d’une façon qui leur paraît plus acceptable pour la foi. Cela créé un univers parallèle de science à l’intérieur du monde évangélique, qui est une pâle imitation de ce qui se fait dans les instituts de recherche dans le monde. »

Un sondage américain récent est révélateur de cette situation. On a posé cette question à 2000 adultes américains. « De ce que vous avez entendu, les scientifiques sont-ils généralement d’accord sur le fait que les hommes ont évolué dans le temps, ou bien ne sont-ils pas d’accord entre eux ? »

29% des réponses sont négatives : les scientifiques ne sont pas d’accord entre eux. C’est même l’avis de 49% des évangéliques interrogés.

Lorsque les sondeurs posent la question aux détenteurs d’une thèse en biologie ou en médecine, la réponse est positive à 98%. Ils reconnaissent quasi unanimement le consensus scientifique. L’homme est issu biologiquement d’un processus évolutif.

« On peut discuter théologiquement de l’évolution, mais n’invoquons pas la science pour la remettre en question. Ou alors soyons assez honnêtes pour dire : » Je sais que 99% des professionnels qualifiés dans cette discipline ne sont pas d’accord avec moi, mais je considère qu’ils ont tous tort. » Je ne suggère pas que ceci persuadera les chrétiens d’accepter l’évolution, mais cela nous aidera peut-être à tous vivre dans le même univers.

Pour les nostalgiques du groupe Pétra, un bon souvenir d’adolescence !

 

 

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