Article 2 sur un total de 3 pour la série :

Le récit biblique de la création dans le contexte du Proche Orient Ancien


Joseph Lam travaille sur sa thèse en langage sémitique à l’Institut Oriental de l’Université de Chicago, où il s’intéresse plus particulièrement à l’étude du langage et de la littérature hébreux. Il a enseigné à l’Université de Chicago et au Regent College, où il a obtenu son master en théologie.

 Cette série d’articles a été publié sous la forme d’un seul essai sur le site de la fondation biologos, disponible ici.


Dieu est le créateur suprême

Le premier point que nous pouvons observer dans la conception du monde à partir de Genèse 1 est que Dieu est le créateur suprême, la seule force derrière la création. Par contraste avec certains récits de création du Proche Orient ancien, babyloniens en particulier, dans lesquels le monde est perçu comme venant à l’existence au travers un choc de forces cosmiques, la notion de conflit est pratiquement entièrement absente de la description biblique. Le texte biblique ne parle pas non plus d’un monde auto-régénérant, comme celui décrit dans les textes des pyramides égyptiennes, qui parlent de la création par l’image d’une colline surgissant spontanément du vide.

Dans la vision biblique, le créateur est derrière la création : personnel, suprême et en contrôle du début à la fin. En particulier, Genèse 1 fait le portrait de la création comme venant à l’existence uniquement par la parole de Dieu : « et Dieu dit : « Que la lumière soit », et la lumière fut » (Genèse 1 :3)

La création a été accomplie par son initiative, par sa seule décision. Il n’y avait pas d’autre autorité qu’il ait du consulter, pas d’autres forces qu’il ait eut à combattre. Quelques aient été les allusions à des forces potentiellement contraires, celles-ci sont atténuées, et même de telles allusions peuvent être vues comme des tentatives délibérées de relativiser ces autres forces mythologiques.

Par exemple, Genèse 1:2 dit : « l’Esprit de Dieu se mouvait au-dessus de la face des eaux. » Dans la pensée du proche Orient ancien, les eaux représentent une force hostile ; elles étaient le symbole prééminent du chaos, une force qui devait être restreinte pour protéger la vie. Ici dans la Genèse, les eaux étaient présentes, mais domptées. L’Esprit de Dieu se mouvait au-dessus d’elles, avec une autorité implicite, prêt à mettre la création en mouvement.

De même, dans Genèse 1 :21, nous lisons : « Dieu créa les grandes créatures des mers (en hébreux tannînīm). » Ceci était principalement une référence au monstre marin ou dragon que l’on trouve dans d’autres traditions mythologique comme la littérature Ougaritique, et le point est que, dans le récit biblique, ce n’est qu’une créature parmi les autres, pas un concurrent à vaincre. Tout ceci renforce la suprématie de Dieu dans la conception des hébreux. Le Dieu biblique de la création n’est pas en lutte pour la suprématie ; il est simplement souverain et dirige la création par sa parole pleine d’autorité.

A suivre…


3 Articles pour la série :

Le récit biblique de la création dans le contexte du Proche Orient Ancien