Cet article fait partie des compléments du Livre Origines de Deborah et Loren Haarsma – Cliquez ici pour le sommaire –

Une autre preuve de la descendance commune provient de la diversité génétique au sein de chaque espèce. On peut mesurer la diversité en dénombrant leor_chromosome nombre d’allèles que l’espèce compte pour différents gènes. Un allèle est l’un des codages qu’un même gène pourrait avoir. Une espèce peut avoir de nombreux allèles pour un gène (diversité génétique importante) et seulement quelques allèles pour un autre gène (diversité génétique moindre). Cette diversité génétique en dit long sur l’histoire de l’espèce en question. Voyons comment cela fonctionne sur une espèce familière: le chien.

Comme tous les animaux, un chien a deux copies de la plupart des gènes, l’une de son père et l’autre de sa mère. Supposons qu’un chien ait reçu un gène de pelage noir de son père et un gène identique de pelage noir de sa mère. On dira qu’il n’a qu’un seul allèle pour ce gène. Mais s’il a reçu un gène de pelage noir de son père et un gène de pelage blanc de sa mère, on dira qu’il a deux allèles pour ce gène.

Maintenant, imaginez que l’on veuille créer une nouvelle race de chien et que l’on emmène un mâle et une femelle sur une île. Pour certains de leurs gènes, le mâle et la femelle auront un seul allèle, le même allèle. Leurs enfants auront donc un seul allèle pour ce gène. Mais pour d’autres gènes, le mâle et la femelle apporteront deux ou trois, au plus quatre, allèles différents (au plus, deux allèles différents chez le mâle et deux allèles différents chez la femelle). Mutations mises à part, l’ensemble de leur descendance – toute la population canine de l’île –  ne peut porter que quatre allèles maximum, pour n’importe quel gène. Si les chiens vivent et se reproduisent sur l’île durant un nombre suffisamment de générations, quelques mutations finiront par se produire et certains gènes auront finalement cinq ou six allèles dans la population canine.

Maintenant, imaginez la découverte d’une île peuplée de plusieurs centaines de chiens. On prélève un échantillon génétique de chacun d’entre eux. On analyse trois douzaines de gènes différents pour déterminer leur nombre d’allèles au sein de la population. Supposons que pour tous les gènes étudiés, on trouve entre un et quatre allèles mais jamais plus de quatre. Nous pourrions conclure que l’île a très probablement été colonisée par un unique couple de chien, il n’y a pas si longtemps. Une autre possibilité, qui colle tout autant aux observations, est que l’île a été colonisée il y a longtemps par de nombreux chiens, mais qu’une maladie, ou une catastrophe naturelle, a récemment réduit la population à un très petit nombre d’individus, voire à un seul et unique couple. Ce genre de « goulot d’étranglement de population », comme on l’appelle parfois, a réduit le nombre d’allèles de chaque gène jusqu’à quatre, ou moins. La population a augmenté depuis le goulot d’étranglement, mais il ne s’est pas écoulé assez de temps pour que les mutations puissent porter le nombre d’allèles au-delà de quatre.

Supposons, au contraire, que pour plusieurs des gènes testés, la population canine compte cinq, six, sept ou même huit allèles. Nous pourrions en tirer deux conclusions également probables : soit l’île a été colonisée par plus d’un couple de chiens, soit elle l’a été par un seul couple, mais il y a assez longtemps pour que les mutations aient pu accroitre le nombre d’allèles.

Or_ADN_iconeEnfin, imaginez découvrir deux îles, chacune avec une population de chiens. Les îles sont séparées par des centaines de kilomètres d’océan, de sorte que les deux populations ne peuvent pas se croiser. En étudiant les gènes des deux populations, on en trouve un pour lequel la population de la première île compte huit allèles tandis que celle de la seconde en compte neuf. Sept allèles sont identiques entre les deux populations. Il est extrêmement peu probable que des mutations identiques se soient produites indépendamment sur les deux îles pour produire des allèles identiques. Nous pouvons en conclure que les deux populations canines partagent très probablement un ancêtre commun. À un certain moment dans le passé, les chiens qui se sont par la suite installés sur chaque île ont partagé un certain nombre d’ancêtres communs, sources des sept allèles identiques. Les allèles qui ne se trouvent par sur les deux îles auront été le fruit de mutations indépendantes survenues sur chaque île.

Cette illustration est analogue à ce que les scientifiques constatent quand ils observent la diversité génétique au sein d’une espèce et la compare à des espèces voisines. Par exemple, ils peuvent choisir un gène particulier du chat domestique avec de nombreux allèles différents, et les comparer aux allèles de ce même gène chez le lion et le tigre. Ils trouveront que certains des allèles sont identiques chez les trois espèces. Encore une fois, cela est compatible avec l’ascendance commune et la théorie de l’évolution.

© 2007 by Faith Alive Christian Resources, 2850 Kalamazoo Ave. SE, Grand Rapids, MI 49560.
Traduction avec autorisation : scienceetfoi.com

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