Dans le cadre d’un séminaire de recherche, je devais préparer un petit dossier sur les rapports entre théorie de l’évolution et christianisme.

David Vincent

Le voici maintenant publié sur le site S&F.


Introduction

Le débat entre science et foi n’est pas nouveau et s’est déjà posé de nombreuses fois au cours de l’histoire.
Dans l’Antiquité,  la question portait sur la cosmographie (Inglebert, 2001)[1], c’est-à-dire la manière dont on conçoit la Terre. Trois grands modèles existaient. Le modèle archaïque, qu’on appelle aussi babylonien,  qui défendait l’idée d’une terre  plate surmontée d’un ciel   en  voûte qui s’appuie sur les extrémités de celle-ci. C’était le modèle répandu dans le monde sémite. Les deux autres modèles défendaient l’idée d’une terre sphérique. Le premier est le modèle géocentrique, la Terre est une sphère et les autres astres tournent autour de celle-ci, et le second est le modèle héliocentrique,  la Terre est une sphère, mais elle tourne autour du Soleil. Ces deux derniers modèles étaient issus des savants grecs, et c’est le deuxième qui dominait dans le monde gréco-romain tardo-antique.

Comment se situaient les chrétiens vis-à-vis de ces savoirs ? Si on ne prend en considération que la Bible, il n’y a aucun doute possible, de Genèse à l’Apocalypse en passant par les Psaumes, on ne pouvait conclure qu’à la véracité du premier modèle. Les Hébreux, comme tous les peuples sémitiques, avaient adopté le modèle archaïque et c’est bien celui-ci que l’on retrouve dans la Bible. Ainsi, au nom d’une lecture littérale de la Bible, un certain nombre de chrétiens, principalement de tradition antiochienne, défendaient le modèle archaïque. D’autres en revanche, ceux de l’école d’’Alexandrie notamment, pensaient qu’il ne fallait pas s’opposer à la science au nom d’une lecture littérale et, pratiquant une interprétation de la Bible plus allégorique, estimaient qu’on pouvait tout à fait admettre que la Terre était sphérique comme l’affirmaient les savants grecs de l’époque. A ces deux camps, on peut ajouter une troisième position, adoptée par la majorité des Pères latins, qui consiste à ne pas prendre position sur la question.

Les siècles suivants ont été marqués par une emprise de l’Eglise sur la société. Profitant de sa position hégémonique, l’Eglise pouvait contrôler les publications. Cette domination fut remise en cause par la Réforme protestante qui mit fin à l’unité de la chrétienté médiévale et ouvrit la voie à une Europe multiconfessionnelle. Dans le même temps, les découvertes scientifiques se poursuivent, non sans certaines difficultés, comme en témoigne l’ « affaire Galilée », mais celles-ci sont presque anecdotiques face à la véritable révolution darwinienne.

Le XIXe siècle marque en ce sens un véritable tournant.  Un nouveau conflit éclate entre science et foi avec l’arrivée de la théorie de Darwin et la publication en 1859 de son livre L’Origine des Espèces. Cette nouvelle hypothèse est une révolution sans précédente dans l’histoire des sciences puisque cette théorie touche aux origines mêmes de la vie, domaine jusque là réservé à la religion. Les conclusions darwiniennes remettaient en cause des présupposés multiséculaires. Par ailleurs, au-delà de l’aspect scientifique, elles furent aussi instrumentalisées par certaines personnes et transposées dans des domaines moins scientifiques.

A travers ce dossier, j’aimerais réfléchir sur la réaction des différents courants chrétiens, catholicisme et protestantismes, face à cette théorie. Je procéderai pour cela en trois étapes.

Après avoir  présenté la théorie de Darwin ainsi que les difficultés qu’elle peut poser aux théologiens, je proposerai un survol historique des positions chrétiennes en comparant l’Eglise catholique et le monde protestant, puis je terminerai en me concentrant sur la situation actuelle au sein du monde évangélique, m’intéressant plus particulièrement au cas français.


1_violetPremière partie :
Présentation des données du problème

La théorie de l’évolution[2]

La théorie de Darwin n’émerge pas de nulle part. Avant lui, l’idée d’une transformation des espèces avait déjà été envisagée par plusieurs savants et la lutte pour l’existence était une notion pré-darwinienne qui pouvait même exister dans le fixisme. Parmi ses précurseurs, on peut citer Maupertuis (Vénus physique, 1744), Benoît de Maillet (Telliamed , 1755),  Bonnet (Palingénésie , 1769) et Buffon (Epoques de la nature, 1779). Le grand-père de Darwin était semble-t-il lui-même proche des théories de Lamarck.

L’intervention de Charles Darwin n’en n’est pas moins décisive, et  ses observations marquent un moment clef dans l’histoire des sciences. A 22 ans, Charles Darwin embarque à bord du Beagle pour un voyage d’exploration de cinq ans (1831-1836) en Amérique du Sud. Ces observations l’amènent à imaginer une évolution des espèces. On peut résumer sa théorie en disant que les êtres vivants peuvent évoluer en fonction des conditions du milieu. En réalité, l’action du  milieu sur  les êtres vivants n’est pas directe.  Des mutations aléatoires surviennent et certaines sont plus adaptées au milieu que d’autres. Les individus les plus adaptés survivent et se perpétuent, tandis que les autres disparaissent. C’est le principe de la sélection naturelle. Il faut en effet rappeler que si le terme de « théorie de l’évolution » est constamment employé, comme en témoigne le titre même du dossier, Darwin a intitulé sa théorie, « théorie de la sélection naturelle » ou « théorie de la descendance avec modification ». Darwin avait compris  ce processus de sélection naturelle très tôt, en 1838, mais il s’est montré très prudent et ne  rendit sa théorie publique qu’en 1858, à un moment où  il était déjà devenu une autorité scientifique reconnue.

Cette théorie n’échappa cependant pas totalement aux idées de son temps, et le principe de  la sélection naturelle fut occulté pendant cinquante ans durant lesquels fleurirent une floraison d’écoles aujourd’hui oubliées : néo-darwinisme, biométrie, néo-lamarckisme, mutationnisme.  Si ce temps d’hésitation ne remet pas en cause les fondements de la théorie, il sera habillement exploité par les opposants. Par ailleurs Darwin lui-même accepta l’idée de l’hérédité des caractères acquis.

Enfin comme souvent il faut se méfier des noms en « -isme », et comme on doit distinguer Augustin et l’augustinisme, Calvin et le calvinisme, il ne faut pas non plus mélanger Darwin, Lamarck et les systèmes en « –isme » auxquels ils ont donné leur nom, darwinisme et lamarckisme, et dont les idées pouvaient être fort éloignées de celles de leurs fondateurs

Les obstacles théologiques

L’apparition de la théorie bouleverse un certain nombre de présupposés qui étaient considérés comme essentiels et qui ont des répercussions  directes sur la théologie. Cinq points principaux, d’une importance variable peuvent être relevés.

a) La mort avant la chute

Dans la doctrine chrétienne, au moins en Occident, le péché originel occupe une place prépondérante. Suivant la compréhension traditionnelle des paroles de l’apôtre Paul[3], c’est à cause de ce péché que la mort physique est survenue dans le monde. Or, non seulement la théorie de l’évolution implique que la mort physique soit présente avant Adam, mais en plus elle fait de la mort un phénomène moteur, et d’une certaine manière la normalise, s’opposant à la théologie occidentale qui voit la mort comme un ennemi[4]. C’est peut-être cette idée qui scandalise le plus.

b) Le caractère historique du récit de la chute

La théorie de l’évolution remet aussi en cause le caractère historique des premiers chapitres de la Genèse. Pour sauver le texte, il faut alors admettre que celui-ci serait  un poème, une métaphore, voire un mythe. En soi, il n’y aurait rien d’insurmontable, le problème se situe plutôt au niveau des  conséquences, si on commence à remettre en cause une partie de l’historicité de la Bible, jusqu’où peut-on aller ? Après les premiers chapitres, on peut facilement remettre en cause le reste de la Genèse, et notamment l’histoire des patriarches, puis les miracles et enfin les évangiles mêmes. N’oublions pas que cette théorie arrive en pleine période d’essor de la théologie libérale et qu’à la fin du XIXe siècle, certains remettaient même en cause l’historicité de Jésus.

c) L’historicité d’Adam

En lien avec la remarque précédente, mais d’un point de vue plus particulier, la théorie de l’évolution présente un danger pour l’historicité d’Adam, or cette historicité sert de base à une partie importante de la théologie occidentale, tant catholique que protestante, et en particulier calviniste.[5] L’apôtre Paul établit en effet un lien entre la désobéissance d’Adam et l’obéissance de Jésus[6]. La remise en cause de l’historicité d’Adam est donc perçue comme une grave remise en question de la doctrine du salut.

d) La création fixiste

Le principe de l’évolution rentre aussi en contradiction avec le fixisme des espèces affirmé à plusieurs reprises au chapitre 1 de la Genèse : « selon son espèce. »

e) L’âge de la Terre

La théorie de l’évolution implique une existence qui se compte en millions et en milliards d’années, tandis qu’une lecture littérale de la Bible ne permet guère de dépasser les quelques milliers d’années.

Toutes ces objections n’ont cependant pas la même force. Les deux dernières, qui ne concernent que des versets particuliers, sont beaucoup moins importantes et le passé a montré qu’il était toujours possible de s’accommoder de cela.

En réalité, la particularité de la théorie de l’évolution est qu’au-delà de la remise en cause de certains versets, c’est surtout une conception du monde, un rapport à l’origine de la vie, qui est à revoir, et qui représente un vrai défi pour les théologiens.


2_violetDeuxième partie :
La réception de la théorie de Darwin

Extrapolations racistes et militantisme matérialiste[7]

La théorie de Darwin fut très tôt détournée et utilisée à des fins que l’auteur lui-même n’approuvait pas forcément. Deux peuvent être notées : la justification du racisme et le militantisme matérialiste. Cette théorie scientifique fut en effet transposée dans d’autres domaines et servit parfois à la caution d’idéologie plus que douteuses, dont la plus célèbre est sans doute le spencérisme et ses divers avatars racistes. Elle servit aussi au combat politique anticlérical et c’est surtout ce deuxième aspect que j’aborderai.

Clément Royer, qui fut la traductrice française de Darwin, est originaire d’une famille catholique. Elle passa d’abord par le mysticisme catholique  avant de basculer vers l’athéisme. Ce parcours se retrouve dans ses écrits et son introduction à Darwin présente la théorie de l’évolution comme une arme scientiste visant à combattre la religion.

Dans le contexte français de la fin du XIXe siècle marqué par l’affrontement entre républicains et catholiques, l’engagement d’un certain nombre de savants transformistes au sein de la gauche anticléricale a contribué à assimiler les avancées scientifiques et le combat politique. Les progrès scientifiques sont perçus comme un rempart au cléricalisme. Ce mélange peut notamment être illustré par la personne de Jean Lanessan (1843-1919) , homme politique et scientifique qui publie en 1908, La morale naturelle , où il dénonce l’obsolescence des religions et des croyances, affirmant par ailleurs le caractère profondément idéologique de ses recherches scientifiques : « La science seule pourra vaincre l’Eglise, comme seule elle pourra vaincre l’Etat autoritaire, parce que seule elle peut montrer que l’Eglise ne repose sur aucune base sérieuse et que l’Etat n’a d’autre raison d’existence que l’abus de la force. » (Jean de Lanessan, L’Eglise et l’Etat, cité par Loison, 2011, p. 86).

Cette confusion entre science et combat politique eut certainement un effet négatif sur la réception de cette théorie.

 

L’Eglise catholique et la théorie de l’évolution : du refus à l’acceptation[8]

On peut distinguer deux étapes dans la réaction de la hiérarchie catholique. Tout d’abord une opposition nette  jusqu’aux années 1940, puis un deuxième moment d’acceptation progressif, qui se termine par une acceptation totale, ou presque.

a) La lutte contre le modernisme

Darwin n’est lui-même pas catholique, et ses  livres ne seront pas mis à l’Index. La réaction de la hiérarchie catholique n’en n’est pas moins virulente. Dès les années 1860, les épiscopats, et notamment l’épiscopat allemand prennent position contre cette doctrine, suivis par les instances romaines. Confrontée à une crise moderniste plus large, la papauté se défend par une condamnation sans nuance comme l’illustre  Quanta Cura (8 décembre 1864) et Syllabus. Le changement de pontife entraine un changement de forme mais pas de fond. Léon XIII se montre plus diplomate que ses prédécesseurs, mais tout aussi intransigeant vis-à-vis du modernisme.

Le combat est aussi mené par voie intellectuelle. De nombreux articles et livres contre Darwin fleurissent à la fin du XIXe siècle. Ainsi l’abbé Moigno entend démontrer mathématiquement dans un livre intitulé L’impossibilité du nombre infini et ses conséquences. Démonstration mathématique du dogme de la récente apparition des mondes (1863) que le déluge a eu lieu il y a 4000 ans et que l’homme a environ 6000 ans. En 1877, Pie IX félicite Constantin James qui publie Moïse et Darwin. L’homme de la Genèse comparé à l’homme-singe ou l’enseignement religieux opposé à l’enseignement athée.

 

b) Des voix dissidentes[9]

Mais le catholicisme n’est pas monolithique et un certain nombre de voix dissidentes, certes minoritaires, se font entendre. Plusieurs ecclésiastiques ou laïc influents prennent position comme  le père dominicain Dalmace Leroy (1828-1905), Albert de Lapparent, le  père Haté, marquis de Nadaillac (1881, Les Premiers Hommes), l’abbé Albert Farges. Mais ces prises de positions sont condamnées par la hiérarchie. Le père Leroy par exemple est convoqué à Rome où il doit  publier une rétractation complète.

Un évêque, Monseigneur d’Hulst, lance, avec l’autorisation de Léon XIII une série de congrès destinés aux scientifiques catholiques. Le premier congrès a lieu en 1888. L’expérience est renouvelée une deuxième fois en 1891, puis une troisième fois en 1894. La mort de Mgr d’Hulst en 1896, n’empêche pas la tenue d’un quatrième congrès  en 1897 et d’un cinquième congrès en 1900. En revanche, la mort de Léon XIII et son remplacement par Pie X met fin à l’expérience des congrès.

Ces congrès ne s’étaient pourtant pas montrés si dangereux pour l’orthodoxie et avaient défendu des positions plutôt traditionnelles. Même parmi les scientifiques catholiques, ceux qui acceptent l’évolution, hésitent cependant à l’étendre à l’être humain.

On peut aussi évoquer la figure de Teilhard de Chardin, jésuite et paléontologue. Né en 1881, devenu prêtre en 1911, il rejoint le milieu des paléontologues en 1912 et soutient sa thèse en 1921 sur les mammifères de l’Eocène de France. Tout au long de sa carrière, il reçoit de nombreuses récompenses et distinctions scientifiques, il est notamment président de la Société géologique de France en 1926 et  membre de l’Académie des Sciences en 1950). Toutefois dans la paléontologie, l’opposition entre foi et science a peut-être été moins marquée que dans d’autres domaines.

c) Un tournant progressif[10]

Petit à petit, les choses commencent à évoluer. Pie XI crée en 1936 l’Académie pontificale des sciences. Le magistère passe alors à une phase de compromis. Sans approuver, il ne condamne plus non plus.

Cette évolution vis-à-vis des thèses darwiniennes est intimement liée à l’exégèse de la Bible, et à la prise en compte des apports modernes dans ce domaine. Pie XII publie deux encycliques, Divino afflante spiritu (1943) et Humani generis (1950), qui marquent un progrès malgré leur caractère encore très conservateur.

Mais le véritable tournant s’opère lors du concile Vatican II qui desserre l’étau autour des sciences bibliques.  Jean-Paul II reconnaît finalement dans une Allocution à l’Académie pontificale des sciences que l’évolution est « plus qu’une hypothèse » (cité par Portier, 2011, p.136). Cette nouvelle prise de position se trouve finalement entérinée par le youcat, le catéchisme pour les jeunes qui affirme explicitement que la théorie de l’évolution est totalement compatible avec la foi catholique. Dorénavant seuls les groupes en marge de l’Eglise, comme la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X, continuent à combattre la théorie de l’évolution.

 

Le protestantisme : une diversité de réactions

a) Le poids du créationnisme aux Etats-Unis[11]

Les Eglises évangéliques ont toujours été très impliquées dans les débats éthiques, sociaux et culturels et la lutte contre le darwinisme est sans aucun doute un de leur principal cheval de bataille. La Southern Baptist Convention prend position lors de sa convention de 1926 : « Cette convention accepte la Genèse en tant qu’enseignement spécifiant que l’homme est une création spéciale de Dieu et rejette toute théorie d’évolution ou autre, qui enseigne que l’homme provient- ou a évolué au travers- d’un ancêtre animal inférieur » (citée par Fath, 2004, p.87)

L’année précédente s’était déroulé le célèbre procès Scopes à Dayton (Tennessee), dit « procès du singe » (Mencken). John Thomas Scopes avait enfreint la loi de son Etat qui interdisait l’enseignement de la théorie de l’évolution. Cette infraction était un acte militant soutenu  par l’American Civil Liberties Union (ACLU). Même si les choses ont quelque peu changé depuis, il faut souligner que l’enseignement confessionnel est très développé, y compris jusqu’au college (18-22 ans). C’est ce qui explique sans aucun doute qu’en 2005, plus de la moitié des Américains se revendiquent encore créationnistes. La variable de la pratique religieuse est importante puisque 24% des pratiquants adhèrent à l’évolutionnisme contre 55% des non-pratiquants. Toutefois, il faut faire attention à ne pas surestimer cette variable et deux autres variables doivent aussi être prises en compte : l’arrière-plan socio-économique et les contextes étatiques et nationaux.

b) Les différentes formes de créationnismes[12]

Toutefois derrière ce terme de « créationnisme » se cache en réalité une diversité d’opinions et il est peut-être préférable, comme le suggère Sébastien Fath (2011) de parler plutôt de créationnismes au pluriel.

Au sens étymologique, le créationnisme est la croyance en un Dieu créateur, par définition tous les chrétiens sont nécessairement créationnistes. Dans un sens plus restreint, qui est le plus couramment employé aujourd’hui, le terme de créationnistes renvoie surtout à ceux qui s’opposent à la théorie de Darwin.

Sébastien Fath distingue quatre types de créationnisme :

  • a) Le créationnisme littéraliste qui défend l’idée d’une Terre Jeune (moins de 10 000an). Il s’est notamment fait connaître par la mise en place d’un Musée de la Création (Kentucky). Il peut s’appuyer sur de vastes réseaux fondamentalistes (organisations de jeunesse, médias, écoles, universités, club de sport, etc.) et sa vedette actuelle est Ken Ham, le président d’AnswerInGenesis[13]. En France, il est notamment représenté par l’association « Au Commencement » présidée par André Eggen.
    .
  • b) Le Créationnisme concordiste, qu’on appelle aussi Old Earth , enseigné par exemple au Dallas Theological Seminary. Il refuse toute évolution, mais admet une Terre plus vieille.
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  • c) Le créationnisme finaliste, qui est une tentative de concordisme aussi connue sous le nom de l’Intelligent Design
    .
  • d) Le créationnisme théiste qu’on peut aussi appeler Création évolutive. Cette position tout en maintenant l’affirmation d’un Dieu créateur, accepte entièrement la théorie de l’évolution en estimant que le hasard ne contredit pas la souveraineté de Dieu. C’est notamment la position de la fondation BioLogos[14], relayée en France par le site Science et Foi[15].

Précisons toutefois que si l’évolution est massivement rejetée par les milieux fondamentalistes qui adopteront plutôt les positions a) et b), voire c), il ne faut pas non plus établir un lien trop direct entre fondamentalisme, d’autant plus que ce terme est assez flou, et créationnisme, puisque parmi les fondamentalistes historiques, plusieurs, comme B.B Warfield et James Orr étaient plutôt favorables, ou au moins ouverts,  à la théorie de l’évolution.


3_violetTroisième partie :
Situation actuelle et enjeux au sein du protestantisme évangélique

Dans cette troisième partie, j’aimerais maintenant me concentrer plus spécifiquement sur le cas français. Je m’intéresserai tout d’abord à la position des deux facultés de théologie évangélique, avant de poursuivre la réflexion à partir d’un ouvrage grand public.

Les facultés de théologie et la théorie de l’évolution.

 a) La naissance d’un pôle académique évangélique[16]

L’entre-deux-guerres voit la mise en place d’une Faculté réformée évangélique à Aix-en-Provence en 1939 sous l’impulsion d’André Lamorte (1896-1980). Celui-ci veut souligner la continuité de cette faculté avec la faculté de Montauban (1598), par opposition aux facultés protestantes francophones devenues trop libérales. La faculté édite une revue de théologie, la  Revue de Théologie et d’Actions Evangéliques qui devient  Etudes évangéliques en 1949.  Mais cette faculté est mise en veille à partir de 1954 à cause de la controverse autour du baptême (crédobaptistes contre pédobaptistes)

Toutefois un certain manque se faisait sentir. Dans les années 1960, il existait en effet un contraste très fort entre le protestantisme traditionnel, intellectuel et prestigieux, et le mouvement évangélique, populaire, voire anti-intellectuel. Pour combler cet écart plusieurs théologiens évangéliques, dont Samuel Bénétreau, André Thobois, Jules-Marcel Nicole et Jacques Blocher, décident de fonder une nouvelle faculté. Ce projet collectif bénéficie du soutien des réseaux évangéliques et John Winston devient le premier doyen de la Faculté Libre de Théologie Evangélique de Vaux-sur-Seine.

Dans le même temps, la Faculté Réformée d’Aix est refondée sous l’impulsion du calviniste orthodoxe Pierre Courthial (1914-), qui s’inspire beaucoup du théologien Auguste Lecerf (1872-1943). La Faculté prend cette fois  explicitement la défense du pédobaptisme, ce qui permet une complémentarité avec la Faculté de Vaux-sur-Seine. La première s’occupant de la formation des réformés de sensibilité évangélique, tandis que la seconde s’occupe de la formation des évangéliques à proprement parler..

La Faculté d’Aix contribue au développement d’un réseau européen néo-calviniste. Cette période voit aussi le développement des revues de théologie.. Pierre Marcel (1910-1992) fonde La Revue Réformée et le périodique ICHTUS est créé en 1970. De son côté, Vaux-sur-Seine lance  Fac Réflexion, qui devient Théologie évangélique.

b) Prises de position sur la question de l’évolution

Si ces deux facultés sont très proches sur de nombreux points, elles se distinguent radicalement sur leur approche de la théorie de l’évolution. Depuis la fin des années 1980, sous l’impulsion d’Henri Blocher, la faculté de Vaux-sur-Seine a en effet massivement soutenu la théorie de l’évolution. Parmi les ouvrages pionniers, il faut signaler Révélation des origines (1979). Ce soutien s’est poursuivi avec une des disciples d’Henri Blocher, Lydia Jaeger, titulaire notamment d’un doctorat en philosophie des sciences. Cette prise de position s’est manifestée par plusieurs publications comme Vivre dans un monde créé (2007) et Ce que les cieux racontent (2008), mais aussi par la formation du Réseau des Scientifiques Evangéliques (RSE)[17] qui a organisé une journée sur le thème de l’évolution dont les conférences ont été publiées dans un livre : De la Genèse au génome : perspectives bibliques et scientifiques sur l’évolution (2011). Enfin, tout dernièrement, un nouveau livre est paru intitulé Adam, qui es-tu ? Perspectives bibliques sur l’origine de l’humanité (2013).

Même si le RSE n’a pas officiellement pris parti, sa porte-parole a très clairement affirmé : « La théorie de l’évolution en elle-même n’est pas mise en cause. Aux Etats-Unis, 95 % des scientifiques et 99,85 % des biologistes et géologues s’accordent sur la théorie de l’évolution, et il n’y a pas à l’heure actuelle de théories concurrentes qui risquent de renverser ce consensus. Malgré les abus philosophiques de la part d’athées militants, la théorie de l’évolution, en tant que théorie scientifique, ne met nullement en question l’existence de Dieu ». Horizons évangéliques, mai-juin 2009, p.18 (cité par Fath, 2011, p.151)

A l’inverse, la faculté d’Aix, par le biais de sa revue a publié un certain nombre de critiques contre la théorie de l’évolution et ses promoteurs. Ainsi, on peut relever un article de Jean-Paul Dunand intitulé « Apologie de la création » paru dans la Revue Réformée n°245[18], puis deux autres articles parus dans la Revue Réformée n°261 (janvier 2012) qui visent à répondre à la publication du livre De la Genèse au génome : perspectives bibliques et scientifiques sur l’évolution (2011). Le premier, intitulé « Genèse et évolution »[19], est aussi de Jean-Paul Dunand, tandis que le second, « L’évolution : une théorie invalidée par les faits »[20], est collectif (Louis Boné, Philippe David, Gérald Pech et Marc Polo). Il est intéressant de noter que ce premier article se termine encore une fois par un rappel théologique :

« Finalement, le seul vrai obstacle à la foi réside dans la crucifixion expiatoire du Seigneur Jésus-Christ. Elle est un scandale pour les uns ou une folie pour les autres, aussi longtemps que le Saint-Esprit n’a pas convaincu les uns et les autres qu’elle révèle de Dieu quelque chose qui met le comble à sa puissance, à sa sagesse, à sa gloire. Toutes trois révélées par la création surnaturelle de l’univers et par sa conservation providentielle qui font l’une et l’autre que nous sommes vivants : son amour saint pour nous. »

Pour compléter la réflexion, je propose une réflexion sur un livre « grand public » qui circule dans les milieux évangéliques.

c) Darwin l’abominable imposture

Ce livre d’un peu plus de 200 pages a été écrit par Daniel Mathez en 2012 et est diffusé par le Centre Biblique Européen[21]. Il est divisé en deux parties aux titres très évocateurs : « Déconstruction » et « Reconstruction »

La première partie est composée de neuf chapitres : « Ce qu’ils en disent » (chapitre 1) ; « Les musées : vitrines de l’imposture (chapitre 2) ; « Le paroxysme du délabrement moral ! » (chapitre 3) ; « Pot-pourri d’erreurs, d’aberrations et de contre-vérités » (chapitre 4) ; « Le grand camouflage : la colonne des âges géologiques » (chapitre 5) ; « La biologie : l’implosion du mythe » (chapitre 6) ; « 50 raisons … » (chapitre 7) ; « Où l’arrogance le dispute à l’ignorance : Terrorisme intellectuel tous azimuts » (chapitre 8) ; « L’inévitable cul-de-sac : le néant, l’absurde et une hécatombe de victimes »

La deuxième partie est composée de sept chapitres : « L’ordre créateur » (chapitre 10) ; « Loi spirituelle dans le monde physique» (chapitre 11) ; « Dieu s’est-il fait connaître ? » (chapitre 12) ; « La Création d’après le Créateur » ; « La vraie histoire » (chapitre 14) ; « Jésus-Christ et Son Temps : Plaque tournante de l’Histoire » (chapitre 15) ; « Le triomphe de l’ordre moral » (chapitre 16)

Les titres des chapitres et leur répartition sont déjà riches d’enseignements. Les deux parties sont à peu près équilibrées (cent-vingt pages pour la première et quatre-vingts pour la seconde), mais on peut  remarquer que sur un livre consacré à l’évolution, seule la moitié de l’ouvrage traite réellement du sujet. La deuxième partie en effet n’aborde absolument pas la question de l’évolution mais est en fait un exposé de la doctrine évangélique et une présentation du « plan du salut » tel qu’il est compris dans le mouvement évangélique.

La première partie quant à elle, est une attaque en règle contre la théorie de l’évolution qui est vue sous un angle complotiste comme le soulignent les titres. Le vocabulaire assez agressif de ceux-ci reflète bien le ton polémique du livre. Il ne s’agit pas de débattre des arguments scientifiques de l’évolution mais de dénoncer un vaste complot. L’argumentation repose essentiellement sur l’idée d’un mensonge généralisé et d’un cumul de falsifications. L’auteur utilise beaucoup de citations indirectes, c’est-à-dire qu’il reprend des citations tirées d’autres ouvrages. La deuxième attaque porte sur l’aspect immoral de la théorie de l’évolution. Le chapitre 3 (Le paroxysme du délabrement moral !) auquel fait écho le chapitre 16 (Le triomphe de l’ordre moral), se conclut par exemple par une citation attribuée[22] à Julian Huxley, petit-fils de Thomas Huxley : « Nous avons tous sauté sur l’Origine (entendez : L’Origine des espèces, de Darwin) parce que la notion de Dieu faisait obstacle à nos mœurs sexuelles ».

La théorie de Darwin est présentée avant tout comme une justification de l’athéisme qui permet de s’affranchir des règles morales chrétiennes.

Enfin un dernier élément intéressant peut être noté, ce livre abonde de notes de bas de pages qui se réfèrent presque exclusivement à des productions anglophones. Au début du livre est invoqué le nom du Dr André Eggen, président de l’association créationniste française  « Au commencement …», qui a relu et corrigé le chapitre 6,  sinon, à l’exception peut-être du suisse Roger Liebi, tous les autres noms sont des savants anglophones (A.J Monty White, John C. Whitcomb, Joachim Scheven, A.E Wilder-Smith). Cette domination anglophone est confirmée tout au long de la première partie. Parmi les noms qui reviennent souvent on peut citer le Dr. Jonathan Safarti. Enfin, certains chapitres sont mêmes entièrement des copier/coller traduits comme l’indique la note 35 du chapitre 3 : « A partir d’ici toute la suite du chapitre est tirée du traité « Erreurs et falsifications évolutionnistes » (Editions CBE) dont l’auteur est le pasteur bien connu D. James Kennedy, fondateur de l’œuvre « Evangelism Explosion ». » , ainsi que le chapitre 7 qui est la transcription complète d’un ouvrage intitulé  50 raisons d’affirmer que la Terre est jeune  produit par l’Association de Science Créationniste du Québec.

Conclusion

Après un temps de lutte, la théorie de l’évolution a finalement été acceptée par la hiérarchie catholique. La structure très hiérarchisée et le prestige de l’autorité pontificale ont permis l’acceptation générale de la théorie de l’évolution au sein du catholicisme. Seuls quelques groupes traditionnels en marge de l’Eglise peuvent encore la contester.

La situation est bien différente dans le monde protestant. Les deux principes fondateurs du protestantisme, sola scriptura et libre examen, permettent sur ce sujet comme sur bien d’autres, une diversité d’opinions. Si du côté des protestants traditionnels, luthéro-réformés, et plus généralement des Eglises libérales, cette théorie est acceptée sans difficulté, la situation est beaucoup plus compliquée du côté des Eglises évangéliques.

L’affirmation de l’inerrance biblique absolue transforme cette question scientifique en problème théologique. La théorie de l’évolution est-elle compatible avec le récit de la Genèse ? Si certains se montrent accommandants ou concordistes, d’autres refusent catégoriquement le moindre arrangement et préfèrent rejeter les thèses darwiniennes.

Il faut néanmoins encore distinguer la France et les Etats-Unis. Le protestantisme évangélique étatsunien étant beaucoup plus important et mieux structuré, le créationnisme américain est un phénomène massif auquel adhère la majorité de la population, tandis qu’en France cette position est très minoritaire.

Qu’en est-il cependant au sein des croyants évangéliques ? Je n’ai pas trouvé de sondage qui puisse répondre à cette question. Il me semble cependant que le paysage est quelque peu différent des Etats-Unis. Sur les quatre positions créationnistes, les deux extrêmes semblent être assez minoritaires. La position Terre Jeune étant adoptée par quelques représentants, dont le plus connu est sans aucun doute André Eggen, tandis que la création évolutive, est acceptée par la plupart des scientifiques évangéliques et des théologiens de la mouvance de Vaux-sur-Seine, mais semble avoir encore du mal à se diffuser auprès du grand public.

Le blocage est surtout du à une méconnaissance du sujet et à certains préjugés. L’étude des publications anti-évolutionnistes a fait ressortir trois arguments principaux, qu’on pourrait résumer en une phrase : la théorie de l’évolution est issue d’un complot athée visant à évacuer Dieu pour justifier l’immoralité.

Cette théorie est appuyée par l’intervention de certains militants athées qui revendiquent justement la théorie de l’évolution comme une arme anti-religieuse. Cette position historique est encore aujourd’hui défendue par des gens comme Richard Dawkins. Une telle attitude ne peut que contribuer à braquer les croyants et dessert finalement la théorie scientifique en elle-même. Par ailleurs, l’idée d’une menace créationniste  me parait nettement exagérée, notamment dans le cadre de la France, où le phénomène reste malgré tout très minoritaire.

Deux points clefs permettront à mon avis de faire évoluer la situation. La prise de position de certains leaders, à l’image de Billy Graham, qui par leur charisme peuvent influencer les fidèles :

« Je crois qu’à de nombreuses reprises nous avons mal interprété la Bible, en lui faisant dire des choses qu’elle ne signifiait pas, et je crois que nous avons commis une erreur en pensant que la Bible est un livre scientifique. La Bible n’est pas un livre de science (…). Je crois que Dieu a créé l’univers. Je crois qu’Il a créé l’homme, et le fait que ce soit par un processus évolutionniste (…) ou non, ne change pas le fait que Dieu a créé l’homme ».

Billy Graham, Personal Thoughts of a Public Man, 30 years of conversations with David Frost, (cité par Fath, 2011, p.151)

Enfin, l’école a certainement un rôle important à jouer. Il pourrait être intéressant, en plus de l’enseignement en SVT, d’introduire en histoire un enseignement de l’histoire des sciences, qui permettrait notamment de présenter l’histoire des différentes théories, en montrant notamment le rôle qu’ont pu jouer certains scientifiques chrétiens dans l’élaboration de cette théorie, rompant ainsi avec les préjugés qui assimilent théorie de l’évolution et militantisme anti-religieux.

David VINCENT


Sources

 Site internet :

http://larevuereformee.net

Livre :

Daniel Mathez, Darwin, l’abominable imposture, La Bégude de Mazenc, Centre Biblique Européen, 2012.

Ouvrages de référence

Fath, S. (2004). Militants de la Bible aux Etats-Unis. Evangéliques et fondamentalistes du Sud. Paris : AutrementFrontières.

Fath, S. (2005). Du ghetto au réseau : le protestantisme évangélique en France (1800-2005). Genève : Labor et Fides.

Fath, S. (2011). Typologie des créationnismes en milieu protestant aux Etats-Unis. In P. Portier, M. Veuille & J -P. Willaime (éds.), Théorie de l’évolution et religions (pp.143-157).  Paris : Riveneuve.

Godinot, M. (2011). Avant Teilhard de Chardin ; paléontologie, évolution et religion à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. In P. Portier, M. Veuille & J -P. Willaime (éds.), Théorie de l’évolution et religions (pp.89-100).  Paris : Riveneuve.

Inglebert, H. (2001). Interpretatio Christiana. Paris : Institut d’Etudes Augustiniennes.

Loison, L. (2011). L’engagement matérialiste du transformisme français (1880-1910). In P. Portier, M. Veuille & J -P. Willaime (éds.), Théorie de l’évolution et religions (pp.79-88).  Paris : Riveneuve.

Minois, G. (1991). L’Eglise et la science. Histoire d’un malentendu. Paris : Fayard.

Portier, P. (2011). L’Eglise romaine et la question de l’évolution. Langage de la vérité et art du compromis dans le catholicisme contemporain. In P. Portier, M. Veuille & J -P. Willaime (éds.), Théorie de l’évolution et religions (pp.123-142).  Paris : Riveneuve.

Veuille, M. (2011). 150 ans d’idées reçues sur Darwin et la théorie de l’évolution. In P. Portier, M. Veuille & J -P. Willaime (éds.), Théorie de l’évolution et religions (pp.21-41).  Paris : Riveneuve.

Zuber, V. (2011). Science et conviction au XIXe siècle. Clémence Royer et la traduction reniée de L’Origine des espèces. In P. Portier, M. Veuille & J -P. Willaime (éds.), Théorie de l’évolution et religions (pp.63-77).  Paris : Riveneuve.

Notes

[1] Pour distinguer les ouvrages cités comme source, des ouvrages de référence, j’ai utilisé une norme française pour les premiers et une norme américaine pour les seconds.

[2] Veuille (2011) et Minois (1991)

[3] Paul, Epitre aux Romains, 5, 12

[4] La tradition orthodoxe  rencontre ici moins de difficultés, puisque le péché originel n’est pas compris comme un péché héréditaire, et que la mort n’est pas vue aussi négativement. Certains Pères grecs estimaient même que l’homme n’avait pas nécessairement été créé immortel.

[5] C’est d’ailleurs pour cela que les théologiens de Vaux-sur-Seine, tout en acceptant la théorie de l’évolution, continuent à considérer que l’affirmation d’un Adam historique est une doctrine fondamentale de l’orthodoxie évangélique.

[6]Paul, Epitre aux Romains, 5, 15

[7] Züber (2011) et Loison (2011)

[8] Minois (1991) et Portier (2011)

[9] Godinot (2011) et Minois (1991)

[10] Minois (1991)

[11] Fath (2005)

[12] Fath (2011)

[13] http://www.answersingenesis.org

[14] http://biologos.org

[15] https://scienceetfoi.com

[16] Fath (2011)

[17] http://rescev.free.fr

[18] Consulté en ligne : http://larevuereformee.net/articlerr/n245/apologie-de-la-creation

[19] Consulté en ligne : http://larevuereformee.net/articlerr/n261/genese-et-evolution

[20] Consulté en ligne : http://larevuereformee.net/articlerr/n261/levolution-une-theorie-invalidee-par-les-faits

[21] Daniel Mathez, Darwin, l’abominable imposture, La Bégude de Mazenc, Centre Biblique Européen, 2012.

[22] La phrase aurait été prononcée « au cours d’une émission télévisée ». Mais l’auteur ne donne absolument aucun renseignement sur l’émission en question, ni même sur la source de l’information.