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Discussion à propos du "Labyrinthe des origines" d'Alfred Kuen


J’aimerais inaugurer une nouvelle façon de concevoir la discussion sur ce blog.

Mon but ne sera pas de prendre parti pour ou contre un livre, mais d’exposer la vision de l’auteur dans de courts résumés. Ce qui sera exposé ne correspondra donc pas forcément à ce que je pense. Cela ne correspond pas forcément d’ailleurs à ce qu’Alfred Kuen pense puisqu’à son habitude, il fait une synthèse d’opinions différentes.

J’entrecouperai ces résumés de questions ouvertes dont le but sera de nous faire réfléchir et  réagir.

Le premier livre choisi est donc le « Labyrinthe des origines » d’Alfred Kuen, aux éditions Emmaüs.

Source: Le regretté Philippe Gold Aubert a réalisé un excellent résumé de cet ouvrage sur son site. Je m’en servirai de point de départ pour notre première discussion.

http://www.science-foi.org/livres/kuen/print.htm

« Chapitre 6 : L’âge de la Terre (suite)

 

Des objections morales s’y opposent aussi : J.-M. Nicole dit : « A mon sens, une des grandes objections à cette théorie d’une Terre jeune, c’est le fait que certaines étoiles se trouvent à des milliards d’années-lumière…Si Dieu a créé un monde avec l’apparence d’un âge si considérable, il faudrait conclure qu’Il aurait semé partout de faux indices pour égarer les chercheurs ! Alexander constate lui, que beaucoup de leurs arguments et de leurs conclusions sont « abrupts, mal étayés et forcés, et…qu’un chrétien honnête, humble et rigoureux ne peut y souscrire ».

Des objections bibliques existent aussi à cette vison. Dans le texte biblique, il n’est jamais dit qu’une malédiction a touché tout le cosmos, ni que le monde animal a subi une transformation profonde de structure. Seul Satan, en serpent, a été maudit. Après le Déluge, on constate que la géographie n’a pas changé : le Tigre et l’Euphrate sont toujours là! Et Noé a utilisé du bitume – le même que le nôtre – pour bien isoler son arche… »

Pourquoi certains croyants affirment-ils que le déluge a été universel?

Pourquoi ce déluge n’a pas pu être universel?

« Diverses objections scientifiques sont soutenables aussi dans ce différend. Les mesures astronomiques naturellement, dont nous avons déjà parlé ; l’expansion de l’Univers, qui nous permet de préciser la date du Big Bang assez exactement ; la structure des étoiles qui passent toutes par une série de phases identiques. On sait ainsi que notre galaxie compte des étoiles qui ont entre 5 et 10 milliards d’années, et que notre Terre a environ 4,5 milliards d’années. Enfin, les météorites et l’âge de la lune ont aussi le même âge. Il y a des preuves géochimiques, radiométriques (comme la désintégration des corps radioactifs; si la méthode au 14C est bien connue, parce que la plus ancienne, elle ne vaut que pour une période de 30 000 ans. Mais la désintégration de nombreux autres radioéléments permet des recoupements de plus en plus exacts dans toutes les couches géologiques.

Des preuves tirées du champ magnétique terrestre peuvent aussi être évoquées, et surtout celles fournies par les couches fossilifères. On n’a jamais trouvé de fossiles humains dans les couches carbonifères qui se sont donc formées bien avant l’histoire humaine. La plupart des fossiles représentent des espèces disparues depuis longtemps, et elles ne peuvent avoir été détruites soudainement dans une catastrophe unique. Au cours des temps géologiques du reste, on a pu constater d’autres extinctions massives de divers organismes vivants. Concernant les couches carbonifères, la fossilisation se poursuit actuellement, sans discontinuer. H. Gras présente, par exemple, dans les Cévennes, une coupe à travers 5 km de sédiments mettant en évidence 90 couches différentes de charbon. Il y a donc eu là 90 forêts successives qui se sont développées, sont mortes avec leur bois, leurs feuilles, leurs détritus, parfois en accumulation considérable. Quel temps il a fallu pour faire tout ça! »

La terre est-elle jeune?

 

Les méthodes de datation par la radioactivité sont-elles fiables?

« Ceci nous démontre aussi que la mort physique a toujours existé dans notre Création, et avant l’arrivée de l’Homme. On pourrait encore citer des preuves tirées du volcanisme et des dépôts glaciaires, qui se sont étendus durant des milliers d’années dans certaines régions sur des épaisseurs considérables, et qui se sont retirés ensuite très lentement sur quelques 25 millions d’années, à l’ère tertiaire. Les mammouths trouvés gelés en Alaska et en Sibérie, il y a 39 000 ans, n’ont pas été recouverts par un déluge dans ces toundras nordiques. Et dans l’Antarctique, le laboratoire de glaciologie de Grenoble a foré la glace dans un site à 3250 m. d’altitude avant d’atteindre le rocher. Les forages ont permis d’analyser l’accumulation réalisée en ce lieu durant 740 000 ans. On peut lire le climat périodique (très variable), sur les cercles des carottes comme sur les arbres! »

Que faire du langage biblique à propos de la mort? 

L’auteur analyse de même, en détails, les affirmations néo-créationnistes au sujet des sédiments. Ils sont lents et parfois abondants, étant dus à des tempêtes, des tremblements de terre, des éruptions volcaniques, des inondations… Mais ces cimetières fossiles ne sont pas dus à une catastrophe unique. Et pour former des dépôts lacustres de centaines de mètres d’épaisseur, il faut bien des millions d’années.

Cependant selon les anti-scientistes, dit H. Blocher, il est possible que toutes les couches géologiques soient le résultat du Déluge : du désordre d’un cataclysme peut renaître l’ordre actuel que l’on peut constater… Mais W. Ault dit que ces théories ont été forgées par des gens qui ignorent les principes élémentaires de la géologie, et qu’aucun géologue de renom ne peut y adhérer. Ajoutons que les géologues tiennent parfaitement compte des facteurs exceptionnels survenus dans l’histoire de la terre, des variations de l’activité volcanique, des ères de glaciations, des chutes de météorites, etc., etc. Il s’agit donc maintenant, une fois les faits scientifiques bien établis, d’interpréter à notre tour la révélation biblique d’une manière compatible avec la vérité scientifique, écrit C. Evans, car il n’y a pas deux vérités contradictoires : celle de la Bible, et celle de la nature, telle qu’elle nous apparaît.

Après quelques considérations sur l’aspect gênant de cette théorie qui conçoit que Dieu pourrait tromper à ce point tous les chercheurs, l’auteur conclut en citant quelques remarques sur les dangers de ces théories pour notre jeunesse. En effet, les lycéens ou les étudiants chrétiens, voient leur foi démolie si on leur a enseigné des thèses erronées, sous un prétexte religieux. Le dogmatisme et les efforts persistants des créationnistes risquent de miner la foi chrétienne. Mais naturellement, prenons garde aussi de ne pas nous accrocher pareillement à une théorie scientifique, et de l’utiliser comme un moyen d’apologétique. »

 


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